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Le chef du gouvernement sahraoui qualifie «d'importante» la dernière résolution du Conseil de sécurité Alors que l'AARASD dénonce «la position française qui appuie régulièrement le point de vue marocain»
Photo : Riad Par Ghada Hamrouche La dernière résolution du Conseil de sécurité à propos du conflit sahraoui ne cesse de susciter des réactions dans les camps des partisans des deux parties. Les responsables du Front Polisario semblent être les plus satisfaits de ce texte. C'est donc dans ce contexte que s'inscrit l'entretien accordé lundi soir par le chef du gouvernement sahraoui, M. Taleb Omar, à l'agence de presse espagnole EFE. «Le fait que cette résolution rappelle que le droit du peuple sahraoui à s'exprimer sur son destin suppose l'objectif primordial des négociations est extrêmement important», a relevé le responsable sahraoui. Dans sa résolution 1871, adoptée jeudi soir, le Conseil de sécurité a demandé au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations «sans conditions préalables et de bonne foi» en vue de «parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le chef de l'exécutif sahraoui a regretté, cependant, qu'en dépit de la «clarté» de la position des Nations unies, le Maroc «persiste encore à vouloir imposer son plan d'autonomie», qu'il a jugé «inconcevable et inacceptable». «Malheureusement, nous pouvons affirmer aujourd'hui, en nous basant sur certains indices, notamment la persistance de la partie marocaine dans sa politique de fait colonialiste, qu'il n'y a pas d'évolution et, pis, nous ne voyons pas la perspective de progrès», a-t-il relevé. Dans ce cadre, il a déclaré que la persistance du conflit sahraoui risque d'«ouvrir les portes aux problèmes et à l'instabilité» dans la région. «Lorsque les voix de la paix sont étouffées, elles donnent lieu à la guerre», a-t-il dit avant d'ajouter que le Front Polisario demeure engagé, pour sa part, dans la recherche d'une «solution pacifique» au vieux conflit du Sahara occidental. Tout en exprimant la disponibilité du Front Polisario à coopérer «pleinement» avec l'ONU et à soutenir les efforts de l'envoyé personnel de son secrétaire général dans le règlement du conflit, M. Taleb a précisé, cependant, que la partie sahraouie «continuera d'être intransigeante concernant le droit du peuple sahraoui à décider librement de son destin et n'acceptera aucune alternative» autre que l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Il s'est «félicité», par ailleurs, du fait que la résolution 1871 mentionne «pour la première fois» l'aspect humain du conflit sahraoui, lié aux droits de l'Homme. «Il est fondamental que cet aspect soit pris en considération, mais nous n'arrivons pas à comprendre comment toutes les missions de l'ONU dans le monde ont pour mandat de surveiller les droits de l'Homme, à l'exception de la Minurso» (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental), s'est-il interrogé. Dans ce contexte, le chef du gouvernement de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) a condamné la politique de la France qui «encourage le colonialisme marocain et sa politique de répression» en bloquant toute tentative de doter la Minurso d'un mandat en vue de protéger les droits de l'Homme au Sahara occidental. C'est pourquoi l'Association des amis de la RASD (AARASD) a dénoncé hier, la position de la France qui «appuie régulièrement le point de vue marocain» au sujet de la question sahraouie. Après l'opposition de la France, à la dernière réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, à ce que le mandat de la Minurso soit élargi à la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental, l'association française a critiqué, dans un communiqué, «la position française qui appuie régulièrement le point de vue marocain». «Au nom d'intérêts multiples, ce soutien français à l'intransigeance expansionniste marocaine bafoue le droit international et les valeurs, défendues ailleurs par notre pays», a souligné l'association.L'AARASD a regretté que «la France, membre permanent du Conseil de sécurité, poursuive son soutien inacceptable aux positions marocaines, soutien qui, depuis 33 ans, n'a mené qu'à des impasses et bloqué tout développement de perspectives de paix et d'unité au Maghreb». Elle s'est montrée étonnée par le fait qu'en dépit de la situation qui y prévaut -aucune possibilité d'expression pour tous ceux qui s'opposent à la «marocanité du Sahara», répressions brutales et quotidiennes, procès inéquitables et lourdes condamnations pour des délits d'opinion- la France et le Conseil de sécurité s'opposent à ce que la Mission de paix des Nations unies installée dans la région depuis 1991, dispose de moyens pour surveiller ce qui se passe au Sahara occidental.