Les 3es Journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara Occidental a été l'occasion pour les participants, dont le président de la commission Afrique du Congrès américain, Donald Payne, et l'ancien représentant de la Minurso, Francesco Bastagli, de réaffirmer le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et de dénoncer l'intransigeance du Maroc dans le conflit. Dès l'ouverture des travaux de cette rencontre universitaire, qui s'achèveront demain, les premiers intervenants se sont accordées à soutenir avec force, mardi à Madrid, la lutte du peuple sahraoui pour l'exercice de son droit à l'autodétermination, tout en critiquant sévèrement l'intransigeance de Rabat et ses tergiversations, qui empêchent le règlement de ce conflit. En présence d'un nombreux public, la conférence a été inaugurée en présence notamment du Chef du gouvernement sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, aux côtés de plusieurs personnalités espagnoles, du président de la commission Afrique du Congrès américain, Donald Payne, ainsi, que de l'ancien représentant de la Minurso, Francesco Bastagli. Etaient également présents des responsables sahraouis, des représentants d'ONG de soutien au peuple sahraoui et une délégation universitaire algérienne. Dans son discours, le chef du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), a déclaré que ces Journées se tiennent à un “moment crucial de l'histoire du conflit sahraoui qui nécessite la conjugaison des efforts de tous pour sauver la paix et éviter le retour aux armes”. Il soulignera que dans ce contexte les perspectives de paix sont “menacées par l'intransigeance et les tergiversations du Maroc qui tente de dénaturer l'essence même du référendum d'autodétermination pour imposer des solutions unilatérales afin de légitimer son occupation du Sahara occidental”. Dans le même ordre d'idées, Taleb Omar dénoncera les viols des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, par le Maroc, tout en rappelant à ce propos les différents rapports établis par des organisations internationales des droits de l'homme, le Parlement européen et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme. Il saisira l'occasion pour réitérer l'engagement des Sahraouis à privilégier la voie pacifique dans la recherche d'une solution juste et équitable au problème sahraoui, et à continuer à collaborer sincèrement avec les instances onusiennes à ce sujet. Taleb Omar relèvera cependant que “18 ans de médiation sont plus que suffisants pour identifier la partie qui entrave la mise en application des résolutions de l'ONU”. Il appellera aussi au démantèlement du “mur de la honte”, et à la libération des détenus politiques sahraouis, sans omettre de demander à la France de corriger sa position au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, où, a-t-il dit, “elle est en train de défendre les crimes perpétrés par le Maroc”. Le Premier ministre sahraoui lancera enfin un appel en direction de l'administration Barack Obama de “traduire le "yes we can" à la réalité sahraouie”. Bastagli, l'ancien représentant de la Minurso, qui s'est prononcé en faveur des droits inaliénables du peuple sahraoui, a souligné “l'erreur politique” des Nations unies qui traînent à imposer le respect de sa charte, tant dans ses points relatifs aux droits de l'homme, à la préservation des ressources naturelles et autres. Selon lui, les Nations unies ont failli à leur mission pour ne pas avoir su rendre effectives leurs différentes résolutions sur le Sahara occidental, qui toutes mentionnent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Quant au président de la Coordination espagnole des associations de soutien au peuple sahraoui (CEAS), José Taboada, il a rappelé la responsabilité historique de l'Espagne dans la décolonisation de cette ancienne colonie espagnole. L'orateur a réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, et dénoncé les “blocages et les obstacles” du Maroc empêchant ce peuple de “décider librement de son destin, à travers l'organisation d'un référendum juste et régulier, sous l'égide des Nations unies”. Il a affirmé également que la solution “ne doit pas être uniquement humanitaire”. De son côté, le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari a relevé l'ensemble des contradictions du Maroc dans le dossier sahraoui, et dénoncé les nombreux revirements de ce pays, qui après avoir accepté le principe de l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, “s'oppose aujourd'hui à ce principe et se cramponne à son projet d'autonomie illégale et non viable qu'il veut imposer au peuple sahraoui et à la communauté internationale”. Il conclura son intervention en affirmant : “Nous rejetons cette offre, et seul un référendum d'autodétermination juste et régulier pourra permettre au peuple sahraoui de décider librement de son destin.”