Déviation n Censés être les porte-parole des citoyens, certains membres de comités de quartier ont cédé aux manipulations. La gestion municipale, l'établissement d'une relation entre élus et habitants, la création d'un dialogue permanent entre gouvernants et gouvernés, l'adaptation d'une action municipale aux attentes des citoyens et la promotion de la sensibilisation quant aux projets de développement local et tout ce qui touche à l'intérêt général sont autant d'objectifs assignés aux comités de quartier. Cependant, ces objectifs ne figurent, malheureusement pas, parmi les préoccupations de plusieurs d'entre eux. Des observateurs signalent que plusieurs comités — pas tous, heureusement —, ont été déviés de leur mission initiale pour devenir des relais de l'administration. Au lieu d'être une force de proposition et un outil de renforcement de «la démocratie de proximité», de nombreux comités ont cédé à toutes sortes de manipulations. Sinon, comment expliquer, par exemple, le fait que plusieurs membres de comités de quartier ou d'associations n'activent que pendant les campagnes électorales ? Ou alors comment comprendre que des délégués de citoyens courent derrière des intérêts personnels, oubliant l'essence même de leur mission et trahissant la population qu'ils représentent ? Ils peuvent bien être conscients de l'enjeu, comme ils peuvent tout ignorer de cette manipulation servant de moyen pour l'administration qui veut avoir la mainmise sur le mouvement associatif. Parmi les indices révélateurs de cette manipulation, on cite ces invitations souvent envoyées par des responsables locaux à des délégués de citoyens pour assister à des cérémonies et rencontres dont les thèmes ne les concernent ni de près ni de loin. Vu l'importance de ces organisations et le rôle qu'elles peuvent jouer dans le règlement des conflits, des crises et des tensions sociales, les autorités locales s'intéressent toujours à leur contrôle. Cette ingérence des responsables locaux est souvent dénoncée par les citoyens conscients de l'enjeu. En Kabylie, par exemple, suite aux événements tragiques du printemps 2001, la mainmise des autorités sur plusieurs comités de quartier et organisations a été ébranlée. Les comités «satellites» ont été alors dépassés par les événements et remis en cause par la population…