Eternel rêveur doté d'un sens des affaires acéré, le Canadien Guy Laliberté, qui ira dans l'espace en septembre, a construit sa fortune avec le Cirque du Soleil, petite troupe québécoise devenue en 25 ans une multinationale du divertissement. Ce milliardaire au crâne poli et au regard espiègle de 49 ans est habile aussi bien sur des échasses, à l'accordéon ou au poker qu'à la tête d'un empire évalué par le magazine Forbes à quelque 3 milliards de dollars. De Macao à Las Vegas en passant par le Madison Square Garden de New York et le parc Walt Disney World en Floride, il a réussi à imposer rapidement son cirque dans les hauts lieux planétaires du jeu et de l'amusement. A 14 ans, il quitte le domicile familial pour une vie de saltimbanque. Quatre ans plus tard et cinquante dollars canadiens en poche, il part en France. Là-bas, il pousse la chansonnette dans les cafés et apprend à cracher du feu. Au début des années 1990, il passe un contrat avec un grand casino de Las Vegas, scellant la première représentation permanente de son Cirque. Ce père de cinq enfants a fait les démarches pour qu'à son décès 80% de sa fortune soit léguée à des oeuvres caritatives. D'ici là, il doit devenir en septembre le septième touriste spatial et le premier Canadien lors d'une «mission sociale et poétique» à bord de la Station spatiale internationale.