Reconnaissance n Un hommage est rendu depuis hier, et ce jusqu'au 11 juin par la maison de la culture de Tizi Ouzou au maestro de la chanson algérienne, Kamal Hamadi (73 ans). Cette manifestation est co-organisée par cet établissement culturel et le comité de wilaya des activités culturelles et artistiques, et ce en reconnaissance de son dévouement pour l'art qu'il continue de servir depuis plus d'un demi siècle. Retenue dans le cadre de la célébration de la journée nationale de l'artiste, la manifestation prévoit dans son programme une panoplie d'activités consistant, entre autres, en des témoignages sur la vie et l'œuvre de Kamal Hamadi. Ces activités seront ponctuées, demain, lundi, par la prestation d'une pléiade d'artistes qui déclineront un cocktail de chansons de tous genres, pour tenter de satisfaire un éventail de goûts aussi large que possible, selon les organisateurs. Les amateurs de la rime ont la possibilité, quant à eux, de se délecter de joutes poétiques animées par la «crème» d'aèdes qui se sont distingués lors des précédentes éditions des journées de poésie d'expression amazighe. Au programme figurent également des expositions et projections de vidéo dédiées aux divers arts, ainsi que la présentation de films et de pièces de théâtre. Kamal Hamadi, de son vrai nom Larbi Zeggane, est né le 22 décembre 1936 au village d'Aït Daoud, perché sur un mamelon d'une colline de la région de Aïn El-Hammam. C'est à l'âge de 14 ans qu'il quitta son village pour s'installer à Alger ou il tint une boutique de tailleur, métier qu'avait également exercé son père. Mais, guidé par la muse qui a insufflé en lui une sensibilité artistique hors pair, il ne tarda pas à troquer les ciseaux et le tissu contre la plume et le papier, pour s'adonner à la versification et broder des mélodies envoûtantes. Ainsi, de couturier qu'il fut, il devint un «tailleur» habile de paroles et musiques auxquelles se sont abreuvés plusieurs noms de la chanson algérienne, dont H'nifa, Aït Menguellat (qui fut également ébéniste à ses débuts), Atmani, Karima, les chebs Khaled et Mami, sans oublier, bien sûr, la diva Nora, son épouse, qui fut primée en 1970 en France d'un disque d'or. En 1953, sous l'impulsion de Saïd Rezoug, il entra à la Radio. Ses paroles et musiques confectionnées sur mesure étaient très recherchées tant par les chanteurs kabyles que par les maîtres de la chanson algéroise. En 1959, il se rendit à Paris ou il enregistra plusieurs chansons, dont les tubes Yid- em Yid-em (toujours avec toi) et l'haq N rekva (le prix du voyage). Son succès, il le doit au choix des thèmes de ses chansons, inspirés du vécu quotidien du peuple. Il a chanté l'amertume de l'exil, mais aussi l'amour et la joie de vivre. Son palmarès artistique est riche de plusieurs chansons chantées par lui ou interprétées par d'autres artistes qu'il a propulsés au devant de la scène. Il a aussi produit des pièces de théâtre et des opérettes qu'il présentait 20 ans durant à la Radio.