Bénéficier de l'information en temps réel. Sur le plan du droit à l'information, d'aucuns, dans un pays qui a accédé à son indépendance depuis plus de quarante-cinq ans, y verront une litote… légitimement sans doute. Mais en Algérie, et à l'avantage de l'actuel gouvernement, force est de reconnaître que tout s'est précipitamment, et ça ne pouvait être que pur bonheur pour ceux qui ont jusque-là été frustrés de ce droit ô combien basique à l'ère du troisième millénaire, accéléré. Le département de M. Boukerzaza semblant, même si l'expression est un tantinet surdimensionnée,fonctionnerdepuis quelques mois à la vitesse de la lumière tant s'enchaînent les uns après les autres des événements nouveaux et des mesures qui augurent tellement de changements à venir et la disparition d'attitudes, d'habitudes, de comportements et surtout de situations parmi les plus anachroniques. Comme celle d'une région du pays, en l'occurrence le Sud, la plus grande proportion géographique nationale complètement sevrée du bénéfice de la lecture de la presse écrite à telle enseigne que les rares quotidiens qui y parviennent sont cédés à un coût prohibitif, s'ils ne sont pas tout bonnement… loués. En dotant la wilaya d'Ouargla de son unité d'impression, l'objectif, certainement essentiel des pouvoirs publics, n'était pas seulement de mettre sur un pied d'égalité une région par rapport à d'autres. L'enclavement de cette région et la nature hostile de sa… nature inclinent, voire obligent, ne serait-ce que par acquis de conscience, à penser que l'objectif était de réparer quelque part une erreur en inscrivant de plain-pied cette étape dans le cadre de l'ensemble des autres actions visant à son développement tous azimuts. En fait, cette réalisation et toutes celles qui vont suivre obéissent à un choix politique, économique et à un mode de gouvernance nés au lendemain de l'avènement du processus démocratique dont l'une des clés de voûte était le pluralisme médiatique par définition et sans conteste le garant de tout le reste des pluralismes. Le choix pour le ministre de la communication d'inaugurer un 3 mai (Journée internationale de la liberté d'expression) le siège de la Société d'impression d'Ouargla, d'évoquer la probable dépénalisation du délit de presse après avoir doté la corporation d'un statut spécifique selon les exigences professionnelles du secteur et enfin l'éventuelle ouverture du champ audiovisuel dénotent on ne peut mieux les claires intentions du gouvernement de faire des acteurs des secteurs de l'information, toutes natures confondues, avant tout des partenaires sans pour autant que leur aliénation en constitue la finalité. A. L.