Le principe veut que les malades hospitalisés bénéficient des médicaments à l'intérieur même de l'infrastructure hospitalière. C'est ce que décrètent les textes, et c'est ce qui est proclamé par les responsables. Sur le terrain, l'écart est immense entre les décrets et la réalité. Rares sont les hôpitaux qui assurent le traitement à leurs «pensionnaires» en les pourvoyant en produits médicamenteux. Encore que ces derniers restent mal équipés pour la prise en charge des différents examens prescrits à ces patients. Hospitalisés ou pas, les malades doivent effectuer des déplacements auprès des structures privées et procéder à ces examens. De certaines analyses non réalisables au niveau des hôpitaux jusqu'à l'IRM, les démarches sont lourdes, tout autant que la facture. Et lorsque le budget suffit à peine à nourrir une famille, l'achat de médicaments souvent coûteux et le recours à ce genre d'explorations (scanner, échographie et autres) ne sont pas toujours évidents. C'est une règle au niveau des infrastructures hospitalières. Une fois le lit assuré au patient, ces dernières se montrent incapables de le prendre en charge entièrement, lui prescrivant ordonnance sur ordonnance et lui enjoignant d'effectuer les examens nécessaires à son traitement. C'est courant, la défaillance ou l'inexistence d'équipements et de matériel d'imagerie et le manque de médicaments font que les hôpitaux comptent sur le concours des malades. Atteints de maladies lourdes, telles que le cancer et les cardiopathies, pour ne citer que celles-ci, ces derniers doivent s'acquitter de sommes colossales pour fournir à l'infrastructure la pharmacopée nécessaire à leur traitement. Ils doivent s'y conformer, bon gré mal gré, quitte à s'endetter. Il y va de leur survie. Et lorsqu'on affirme que les hôpitaux sont approvisionnés en produits nécessaires pour les malades hospitalisés, on se met en porte-à-faux avec la réalité dans ces mêmes hôpitaux où il n'existe même pas d'antalgiques pour soulager la douleur. R. M.