Bien qu'étant préoccupés par l'évolution des relations algéro-marocaines, les partis ne perdent pas de vue l'essentiel : les élections présidentielles de 2014. Le fait saillant dans ce chapitre aura été l'œuvre de la deuxième force politique du pays, le RND. En exhortant le président Bouteflika à se présenter à la prochaine échéance électorale, Bensalah a ainsi mis le pied dans le plat et contribué à lever un coin de voile sur les intentions des partis du pouvoir, et de ceux qui gravitent autour, si l'on y ajoute les sorties du FLN, de TAJ et du MPA. Qu'à cela ne tienne, l'ambiguïté entretenue au sujet du profil que prendra le candidat du pouvoir à quelques mois seulement de l'échéance, a contribué en effet à brouiller la vue aux partis, qui ne savent plus quelle attitude prendre pour ce faire. D'où, à notre sens, l'hésitation de nombre de formations à trancher la décision de participer ou non au scrutin d'avril prochain. L'on ne sait pas encore si le FFS s'insère bien dans cette logique. En tout cas, selon son premier secrétaire national, le FFS «tranchera sur la question de sa participation au moment opportun, loin de toute pression des partis ou des médias». D'autre part, la déclaration du SG par intérim du RND, qui, ne l'oublions pas, est aussi le deuxième homme de l'Etat, renforce aussi l'idée que le prochain président de l'Algérie sera celui que dégagera un consensus, auquel nombre de formations politiques ont appelé. A commencer par le RND, qui a appelé à un débat au sujet de la forme que prendra la coalition devant prendre la succession de l'Alliance présidentielle. Quelques jours auparavant, le parti de Ghoul, TAJ, avait appelé à un consensus de la classe politique à l'effet de sauvegarder l'unité du pays, qu'il réitère par un autre appel à «l'unité des rangs» et au «renforcement des acquis de la politique de réconciliation nationale». Il devait, suite à cela, rappeler «l'appui total» au chef de l'Etat au cas où il décidait de se présenter aux élections présidentielles de 2014. Le MSP, également, dont le président Abderezzak Mokri a entrepris de larges consultations auprès des formations de toutes obédiences, aussi bien laïques qu'islamiques. Un autre parti de la même obédience, en l'occurrence El Islah, préconise, d'autre part, la tenue d'une conférence nationale regroupant tous les courants politiques pour amorcer une concertation autour des questions de l'heure et dégager ce qu'il appelle une «charte consensuelle». Lors de ces concertations avec les partis, le mouvement El Islah débattra de «la tenue d'une conférence nationale pour dégager une charte consensuelle qui permettra l'ancrage des principes de la démocratie véritable dans le pays», a indiqué son secrétaire général Mohamed Djahid Younsi, samedi à Alger lors d'une rencontre-débat sur l'organisation de l'activité de wilaya du mouvement et la situation politique du pays. Une idée porteuse, qui fait son chemin auprès de quelques formations de moindre envergure. Face au foisonnement d'idées que cela suscite, davantage de partis et personnalités politiques, pour leur part, se déclarent d'ores et déjà prêts à s'enregistrer aux starting-blocks pour les présidentielles. Sur ce chapitre, on cite, pêle-mêle, Ahmed Benbitour, Djilali Sofiane, Moussa Touati, Yasmina Khadra, le candidat de l'émigration Rachid Nekkaz, et la liste n'en sera que plus longue à mesure que l'on s'approche de cette échéance. A. R.