Si pour certains, nos techniciens sont limités, pour d'autres, nos techniciens sont à la hauteur mais c'est l'environnement et les conditions de travail qui ne leur permettent pas de mieux s'exprimer. Des entraîneurs qualifiés et bien formés jouent un rôle décisif dans la réalisation de performances sportives de très haut niveau. Quelques entraîneurs actifs en Algérie proviennent de l'étranger, pour le plus grand bénéfice du sport national, qui profite ainsi de leur savoir-faire. Mais, le plus souvent ils n'apportent rien au sport algérien, même si ceux-ci disposent du potentiel nécessaire pour suivre et faire progresser les athlètes ayant la possibilité de percer à l'échelle internationale. Si la technique est la même partout, la mentalité au Maghreb est différente. Les Maghrébins manquent souvent de confiance en eux et n'ont pas cette mentalité de vainqueur qui caractérise les grandes nations. Ils sont prêts à 100%, mais, en compétition, ils n'évoluent qu'à 70% de leurs possibilités, tandis que chez les Européens, par exemple, c'est souvent le contraire. S'il y a une qualité des entraîneurs étrangers, c'est qu'il y a beaucoup de carences par ailleurs. On à une base de pratiquants assez faibles, on est très pauvre en infrastructures, on ne peut pas miser sur une culture forte de la notion de sport et le temps quotidien passé à l'école gène considérablement – un aspect réglé dans beaucoup d'autres pays. Devant la faiblesse environnementale et structurelle, il a fallu puiser ailleurs: dans la relation humaine, dans la force des hommes, la relation entre coach et coaché. Il ressort qu'on a des hommes compétents qui savent gérer des individualités mais qui buttent sur des problèmes relationnels, administratifs et infrastructurels. En outre, l'Algérie qui est un grand pays dont la population est constituée de jeunes de moins de 20 ans, dispose d'un réservoir de talents illimité et, pour les coachs fraichement débarqués en Algérie, cela constitue un sacré défi! Il faut faire preuve de beaucoup plus d'attention et de sensibilité envers les athlètes car, rare sont ceux par le travail intense et scientifique atteindront le sommet, à l'arrivée. En Algérie, on ne s'occupe que des jeunes qui sont formés en France et c'est vraiment dommage car il y a de la bonne graine ailleurs qui ne demande qu'à être contactée, façonnée et prise en charge. L'apport d'entraîneurs compétents est des plus précieux. Si un entraîneur étranger de haut niveau nous permet de réaliser dans une certaine mesure un résultat souhaité, en intégrant ses connaissances, là, on peut avancer et l'on peut dire que le coach est parvenu à mieux cerner la qualité de la formation et à la développer constamment. Du coup, l'on s'interroge, dans les milieux du football algérien, sur les véritables raisons de cette nouvelle tendance — constatée chez la plupart des dirigeants des clubs algériens — de miser sur les entraîneurs étrangers. Le constat sur lequel beaucoup d'avis convergent est que l'apport de la plupart des techniciens étrangers qui ont exercé en Algérie, n'a pas été considérable. Le niveau du championnat national, qui est resté très modeste, pour ne pas dire faible selon les spécialistes, illustre parfaitement cette réalité constatée et relevée par les différents coachs qui se sont succédé à la tête des clubs ou des sélections de jeunes. La formation en Afrique est devenue la référence du football mondial Parlant du succès des sportifs africains en basket-ball, volley-ball, athlétisme, football et autres, il faut reconnaître que ces derniers s'appuient sur les compétences locales d'abord, auxquelles, ils adjoindront un entraîneur en chef pour superviser le travail technique. La formation en Afrique est devenue la référence du football mondial. Si vous regardez les résultats des équipes nationales de jeunes du Ghana ou du Nigéria, vous allez vous rendre compte qu'un travail colossal est en train d'être mené dans ces pays. Et il ne fait aucun doute, ces nations sont devenues la référence du football mondial surtout qu'elles n'ont pas tout ce qu'il faut pour avoir de bons résultats. Notamment des infrastructures, une bonne administration mais aussi une très bonne formation des techniciens. Pour pouvoir former de bons joueurs il faut nécessairement de bons entraîneurs et sur ce domaine les Ghanéens, les Nigérians sont en avance. En Europe, pour décrocher un diplôme de premier degré il faut au minimum neuf mois d'études alors que dans certains pays africains dont l'Algérie, il suffit de faire deux à trois semaines de cours d'où la très grande différence en matières de connaissances. Mais il faut savoir qu'aux Ghana et au Nigéria, on mise beaucoup sur les petites catégories avec une bonne formation. En Algérie, les férus du ballon rond et les amoureux du sport, souhaitent vraiment que le sport change car il y a trop de déceptions et d'inégalités. En matière de compétences, l'incohérence est érigée en règle. De leurs côtés les entraîneurs algériens qui perdent de plus en plus de terrain, voient dans la démarche des présidents de clubs et de la fédération leur mise à l'écart et un manque de considération à leur égard. Selon eux, les coachs étrangers sont mieux considérés et protégés au niveau des clubs où, le plus souvent, ils disposent de moyens nécessaires pour bien mener leur mission. Il faut donc des entraîneurs disponibles, qualifiés et compétents pour s'occuper des entraînements. C'est ce qui explique aussi qu'aujourd'hui les relations entre l'employeur (le club) et l'employé (l'entraîneur) se font de plus en plus sur la base de contrats écrits. Quoi qu'on dise, ils sont nombreux à vivre de leur métier d'entraîneur et certains y gagnent bien leur vie, même si la durée d'un entraîneur à la tête de l'encadrement d'une équipe est toujours fonction des résultats sur le terrain. Aussi, bon nombre d'observateurs s'interrogent-ils sur la valeur des locaux. Ont-ils le niveau requis, les compétences nécessaires ou les capacités pour entraîner des clubs ? Difficile d'y répondre, même pour un amoureux du sport national. A. B.