C'est une première en Algérie ! Le constructeur automobile public chinois FAW a signé, hier, un protocole d'accord, avec le groupe privé Arcofina pour la production locale de véhicules, et ce conformément à la règle 51/49%. La cérémonie de signature dudit contrat a eu lieu en marge de l'inauguration d'un nouveau showroom FAW-Medina Motors, en présence des responsables des organisations patronales ainsi que du secrétaire général de l'Ugta. Après celle de Renault à Oran, l'Algérie verra une deuxième usine, spécialisée dans l'assemblage et le montage de véhicules, fruit d'une joint-venture entre un opérateur privé (Arcofina) et le plus ancien constructeur automobile public chinois (FAW). Le premier responsable du groupe Arcofina, Abdelwahab Rahim, visiblement content d'un tel exploit, a soutenu que ce projet «permettra de créer des emplois et de contribuer au développement de l'industrie automobile nationale». «Les délais de livraison des véhicules seront courts pour les clients algériens ainsi que pour les clients d'Afrique du Nord. L'Algérie sera donc le centre névralgique de FAW au Maghreb, en Afrique et, dans le futur, pour l'Europe», soutient-il en espérant que cette joint-venture avec un constructeur public chinois «donnera des idées et sera un exemple à suivre». Interrogé sur l'exclusivité de 3 ans accordée par l'Etat algérien à l'usine Renault d'Oran, M. Rahim dira : «L'Algérie est un grand pays et c'est dommage de le réduire à un seul projet. Le processus de ré-industrialisation de notre économie et de la redynamisation de l'industrie automobile passe par la multiplication de ce genre de projet et à ne pas se contenter de la présence d'un seul constructeur. Il y a de la place pour tout le monde et nous sommes un pays respectable.» Mais, manifestement conscient du temps qui sera pris dans le traitement du dossier relatif au projet de construction de l'usine, Abdelwahab Rahim sait pertinemment que sa mise en service n'empiétera pas sur la période de grâce accordée à Renault. «La première des choses est la signature du protocole d'accord. Si l'administration facilitera la tâche, les choses vont aller plus vite, si elle retardera, on suivra le rythme voulu. Mais je suis confiant, car ce genre de projet s'inscrit parfaitement dans le cadre de la politique gouvernementale de redynamisation du notre tissu industriel automobile», affirme le P-dg d'Arcofina. A la question de savoir pourquoi le choix s'est porté sur FAW, l'homme d'affaire algérien estime que le groupe chinois a déjà une expérience concluante de lancement d'une usine d'assemblage en Afrique et notamment en Afrique du Sud, et qu'il a injecté environ 80 millions de dollars dans ce pays en ouvrant une usine de montage de camions, pour une capacité annuelle d'environ 5 000 unités. «L'usine algérienne de constructeur automobile chinois FAW devrait fabriquer les prochaines générations de gammes de véhicules particuliers et professionnels, avec pour objectif de produire 10 000 véhicules/an dans un premier temps, avant de passer à 30 000», indique M. Rahim. S. B.