L'Etat exerce son droit de préemption en cas de «cessation d'activité» d'une entreprise ou lorsque le prix de la transaction est «sous évalué». C'est ce qu'a affirmé hier, à Alger, le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès. A propos de la décision du gouvernement d'exercer le droit de préemption sur l'usine de pneumatique Michelin d'Alger, M. Benyounès dira : «Nous jugeons que le prix de cession de cette usine est très insuffisant.» Le ministre qui déplorait, en marge d'un forum économique algéro-italien, les pertes d'emplois qui ont suivi cette transaction a tenu à souligner: «Nous exerçons le droit de préemption sur la vente de l'usine Michelin et peu importe qui est l'acheteur.» Et d'ajouter : «Ce qui nous intéresse, c'est le vendeur et le prix de vente.» M. Benyounès a indiqué également qu'il a signé, avant-hier mardi, cinq «renonciations au droit de préemption» concernant de petites entreprises «qui ont vendu à un prix raisonnable et dont l'activité n'a pas cessé». «Nous n'avons aucun problème avec le Groupe privé Cevital mais nous avons un problème avec les (modalités) de cette transaction», a-t-il ajouté. Début novembre, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait indiqué à l'Assemblée populaire nationale (APN) que l'Etat algérien fera valoir son droit de préemption sur Michelin-Algérie acquise récemment par le Groupe privé algérien Cevital. L'exercice par l'Etat du droit de préemption a été introduit en 2009 par la loi de Finances complémentaire (LFC 2009), qui prévoit que «l'Etat ainsi que les entreprises publiques économiques disposent d'un droit de préemption sur toutes les cessions de participation des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers». M. Djoudi avait précisé que l'enjeu de cette décision concernait la récupération des terrains en vue d'y effectuer des investissements. Avant de pratiquer ce droit, le gouvernement devra présenter une offre au propriétaire français avec lequel des concertations sont toujours en cours, avait-il déclaré. En juin 2013, le Groupe Cevital avait acquis 67% du capital de Michelin-Algérie, en s'engageant à reprendre environ 600 employés du fabricant de pneumatiques. B. A.