Dans la plupart des pays de la rive Sud de la Méditerranée, le bilan de leurs importations alimentaires est des plus inquiétants car il se situe entre 40 et 80% des besoins alimentaires de base. C'est là un constat sur lequel se sont penchés les participants aux travaux de la 1re Conférence ministérielle du 5+5 sur l'agriculture et la sécurité alimentaire en Méditerranée occidentale, organisée hier à l'hôtel El Aurassi. Une rencontre coprésidée par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri et par son homologue français, Stéphane Le Foll. Il faut dire, de prime abord, que les représentants des cinq pays du sud de la Méditerranée (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie) et les cinq pays de la rive Nord (Malte, Italie, France, Espagne et Portugal), qui ont chacun pris la parole et cherché avant tout à faire connaître l'approche de leur pays et la politique qu'il mène sur la question de l'agriculture et de la sécurité alimentaire. Ils se rejoignent sur le fait que malgré de nombreuses contraintes sur le double plan structurel et conjoncturel, l'agriculture méditerranéenne représente un secteur très important pour les pays de la région, aussi bien du point de vue de sa contribution à la valeur ajoutée nationale, des revenus qu'elle procure, que des emplois qu'elle génère. Notons que les intervenants ont insisté sur l'intérêt d'échanger leurs expériences en matière de politique agricole et alimentaire. Et cela, conformément aux conclusions de la 10e Conférence des ministres des Affaires étrangères des 5+5, tenue à Nouakchott (Mauritanie) le 16 avril 2013. Les participants devraient aussi adopter les recommandations ayant sanctionné l'atelier des experts, tenu lundi et mardi à Alger, et qui préconisent la mise en place, notamment, d'une «stratégie commune» accompagnée de mesures «concrètes» pour garantir la sécurité alimentaire pour les 300 millions d'habitants des dix pays de la région. Au sujet de la proposition de l'Algérie portant nécessité de mettre en place un observatoire sur la sécurité alimentaire, annoncée lors de l'atelier des experts, le ministre de l'Agriculture a rappelé en marge des travaux que l'Algérie a proposé d'abriter cet observatoire. «Cette future structure va bénéficier de l'expérience de l'Observatoire des filières mis en place par l'Inra Algérie, dans le cadre d'un jumelage avec l'Union européenne», a indiqué Abdelouahab Nouri. Sollicité par la presse pour savoir quelle stratégie compte mener son département outre celle de produire plus, le ministre algérien a répondu «nous envisageons de restaurer toutes les terres ayant subi de graves dégradations à la suite de l'avancée du désert. Ce qui va permettre d'augmenter la superficie nationale des sols arables». Z. S.