À quelques cinq mois de la présidentielle, la classe politique s'agite. Si des chefs de parti et des personnalités politiques ou du monde culturel ont déjà annoncé leur intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle, certaines candidatures se font au compte gouttes. Hier, le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrazak Makri, a décidé de se prononcer sur sa prochaine participation à la présidentielle en annonçant sa candidature et cela en marge d'une journée d'études ayant pour thème «La violence conjugale et ses conséquences sur la société», organisé par son parti. Abderrazak Makri a ainsi fait part de quatre décisions du Majliss Echoura qui portent sur des points fondamentaux, à savoir que le parti est prêt, à travers sa machine électorale et son programme, à entrer dans la bataille de la présidentielle. Aussi, le candidat du parti est désigné en la personne de son président du parti, Abderrazak Makri. Avec son annonce, Makri est le sixième candidat à la prochaine présidentielle après les annonces faites par Sofiane Djilali, Benbitour, Yasmina Khadra, Moussa Touati et Rachid Nekkaz. Tout en annonçant sa participation à la prochaine élection, Abderrazak Makri a cependant affirmé que le MSP poursuit ses conciliabules avec les autres partis de l'opposition pour un candidat consensuel qui, le cas échéant, sera privilégié sur son candidat. Il a également fait état des poursuites des consultations pour la mise en place des garanties devant assurer la régularité du prochain scrutin. Une condition sine qua non pour le maintien du MSP dans la course électorale. Du côté du RND, une rencontre régionale à Oran a été organisée hier. Devant des militants et cadres de ce parti, le secrétaire général par intérim du RND, M. Abdelkader Bensalah, a réaffirmé que «la stabilité du pays est une ligne rouge à ne pas dépasser». «Le RND est concerné par tout ce qui se passe sur la scène politique nationale et n'hésite pas à dire son mot», a encore souligné M. Bensalah tout en précisant que son parti «fort de ses principes et de ses choix politiques constants, ne craint pas et ne se sent pas dérangé par ceux qui s'agitent sur la scène politique». «Notre parti croit en la pratique démocratique et ne prétend pas monopoliser le paysage politique et agit politiquement en fonction des aspirations et de l'évolution de la société civile», a dit Bensalah qui est revenu sur la crise qui a secoué le parti. «La crise qu'a connue le parti relève du passé. Le 4e congrès sera un évènement historique majeur dans la vie du RND.» «Un parti qui s'est rajeuni et malgré les secousses qu'il a vécues, connaît aujourd'hui une activité politique intense, en prévision de la prochaine élection présidentielle», a martelé le secrétaire général par intérim tout en renouvelant l'appui de son parti à un quatrième mandat pour le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. De Tamanrasset où il s'est rendu pour rencontrer des militants et des sympathisants de son parti, Abdelaziz Belaïd, président du front El Moustaqbal a mis l'accent, pour sa part, sur la nécessité d'investir dans le capital humain pour préparer «des responsables et des dirigeants à la hauteur des attentes du citoyen». S'exprimant au Centre de loisirs scientifiques du quartier Tahaggart, M. Belaïd a estimé nécessaire «d'accorder un intérêt à l'élément humain» dans l'action politique. Le président du front El Moustaqbal a fait état d'un travail en cours pour proposer «un véritable programme» de son parti, juste après son congrès prévu le 19 décembre prochain, lequel est qualifié de «Congrès du programme». Attaché au consensus autour d'un minima républicain, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a, quant à lui, réitéré ses préalables pour assainir le climat politique. À l'issue d'une réunion ordinaire tenue hier, le secrétariat national a publié un communiqué dans lequel il demande «d'ouvrir des perspectives pour prémunir le pays d'une dislocation annoncée avec tous les risques inhérents à une société minée par la précarité, l'absence de structures de médiations crédibles et autonomes et un tribalisme qui atteste de l'irresponsabilité d'une oligarchie tribale qui fait vaciller chaque jour un peu plus les fondements de la nation». Enfin et à partir de Tizi Ouzou, près de deux cents militants FLN ont appelé l'ex-chef du gouvernement, Ali Benflis à se présenter. La rencontre à laquelle ont assisté au moins deux ex-députés et un ex-sénateur du FLN, élus en 2002, a vu la participation de tous les militants de l'ex-parti unique qui avait soutenu la candidature de M. Benflis lors de l'élection présidentielle de 2004. Il faut dire que depuis la première sortie médiatique d'Ali Benflis, intervenue après une longue absence, où l'ex-chef du gouvernement n'avait pas manqué d'affirmer «je ferai une importante déclaration dans les tous prochains jours», plusieurs regroupements, dans différentes wilayas du pays, destinées à «inviter» l'enfant de Batna à se présenter candidat pour la présidentielle à venir, ont été organisés. H. Y.