Mohamed Rahmani Après que l'écrasante majorité des travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba (AMA) s'est retirée de la centrale syndicale Ugta pour annoncer son adhésion au nouveau syndicat autonome conduit par M. Kechichi Daoud déchu de son poste de secrétaire général du syndicat Ugta et exclu des rangs de cette organisation, c'est au tour du comité de participation (CP) de basculer du côté de cette nouvelle entité syndicale. C'est dans un communiqué transmis à notre rédaction régionale que le porte-parole des travailleurs a annoncé cette décision du CP dont il se félicite tout en rapportant que 90% des membres de ce comité ont rejoint le mouvement car ils ne peuvent plus tolérer l'ingérence des responsables locaux des structures Ugta dans la gestion des avoirs et des biens des travailleurs du complexe. «Les membres du comité de participation ainsi que les membres du conseil du bureau ont coupé la route à ces individus qui ne pensent qu'à leurs intérêts quitte à déstabiliser le complexe et créer des troubles en cette période cruciale qui doit voir la mise en place du plan d'investissement pour lequel un pacte de stabilité avait été signé.» Cependant le tout nouveau syndicat n'a pas encore été agréé et l'Ugta est toujours présente avec ses structures et ses partisans qui, malgré le fait qu'ils aient perdu du terrain face à la déferlante «Kechichi» tiennent encore contre vents et marées et tentent de renverser la tendance. Les travailleurs, passés l'euphorie et l'enthousiasme des premiers jours s'interrogent sur leur représentativité. D'un côté, un syndicat non agréé auquel ils ont massivement adhéré et qui n'est pas reconnu en tant que tel et de l'autre, la toute puissante centrale syndicale qu'ils ont quittée. Cette prise de conscience des employés d'ArcelorMittal pourrait servir l'Ugta qui pour peu qu'elle se manifeste et reprenne l'initiative pourrait regagner la confiance de ses anciens adhérents. Mais à ce jour aucune réaction, aucune déclaration de la part du patron de la Centrale syndicale. Celui-ci avait pourtant été bien accueilli lors de sa visite au complexe sidérurgique le 7 octobre 2013 et les milliers de travailleurs lui avaient exprimé leur confiance. Ce silence ne sert pas l'Ugta qui peut beaucoup perdre dans cette affaire alors que le nouveau syndicat autonome entreprend tous les jours des actions pour maintenir sous sa coupe les travailleurs qui ne savent plus avec qui «marcher». M. R.