La Melhfa (le drapé) habit traditionnel caractérisant différentes régions du pays, sera à l'honneur au Palais de la culture Moufdi-Zakaria à l'occasion de la tenue de la 3e édition du Festival national de l'habit traditionnel. Inauguré hier, le festival, qui s'étalera jusqu'au 21 décembre, a pour slogan «Drapée dans mon histoire». L'événement mettra la lumière cette année sur cet habit traditionnel ancestral menacé de disparition et d'oubli face à l'habit moderne, qui prend de plus en plus place chez certaines femmes qui préfèrent les tenues importées de l'étranger. Pour les organisateurs du festival, le choix porté sur cet habit traditionnel traduit l'intérêt de «faire connaître et préserver les costumes algériens qui font partie du patrimoine culturel national», a indiqué, hier, la commissaire du festival, Aziza Lamamra, également directrice du Musée national des arts traditionnels et populaires. Elle a aussi déploré le fait que cet habit, qui continue d'être porté par la femme algérienne dans certaines régions, n'a pas suscité l'intérêt des historiens et chercheurs, «ce qui a amené les organisateurs à faire appel à des associations, musées et des modélistes pour préparer cette manifestation», a-t-elle expliqué. Ce vêtement, dont le port est très répandu en Algérie, se distingue aussi par ses différentes appellations propres à chaque région dont Melhfa, lhaf, haïk, chtata, akhellal, houli ou r'da. Selon des historiens, cet habit remonte à des siècles et constitue un élément commun pour toute la région méditerranéenne tandis que d'autres y voient une similitude avec l'habit porté, autrefois, par les Romains et Grecs. Une vingtaine d'artisans et modélistes de différentes wilayas prennent part à ce festival. Une kheïma sera installée pour abriter les expositions de nombreux modèles qui seront présentés sous un aspect teinté de modernité. Les toilettes seront agrémentées par des bijoux en argent, telles les fibules qui servent à retenir les extrémités de la Melhfa. La clôture du festival sera marquée par un spectacle de danses folkloriques animé par le ballet Dihiyate qui mettra en exergue la Melhfa. Par ailleurs, on retrouve au programme du festival un atelier de tatouage au henné animé par des artistes de Tindouf. Une conférence autour du thème «Evocation de la Melhfa dans la poésie traditionnelle populaire» est aussi à l'affiche. Elle sera animée le 19 décembre par Ahmed Bensghir, docteur en culture populaire à l'université de Tlemcen. La 1re édition du Festival national de l'habit traditionnel, tenue en décembre 2011, a été dédiée à la Blousa, nom de la robe traditionnelle dans l'ouest du pays tandis que le thème de la 2e édition (décembre 2012) a porté sur «Des coutumes et des costumes dans la ville». W. S. M.