L'épanouissement de la personnalité de l'enfant ainsi que le développement de ses aptitudes mentales et physiques pour le préparer à une vie d'adulte saine et active dans la société, avec tout le canevas culturel, éducatif et moral qui est censé la caractériser, est le but recherché à travers la politique de l'éducation nationale. Pédagogues, enseignants et pédopsychiatres s'entendent à ce sujet, ainsi que toutes les parties se chargeant du volet éducatif de l'enfance. Cela résume en une partie et paraphe le chapitre des instances mondiales, dont l'Unicef, quant au droit des enfants à l'éducation. «Nous nous plaçons dans une position honorable en matière d'intégration des enfants à l'école. Les diverses facilitations étatiques permettent des inscriptions systématiques», confirme un instituteur. C'est la même affirmation qui retentit de l'Académie fière d'inscrire chaque année des milliers d'enfants à l'âge requis pour fréquenter les bancs des écoles. Une opportunité possible grâce au maillage infrastructurel dans les communes de la ville (valable pour tout le pays étant donné le programme commun) et le budget colossal accordé au secteur depuis au moins quinze ans. A vrai dire, de l'avis des spécialistes : «Depuis l'indépendance, l'Algérie a investi dans le domaine de l'éducation sur le double plan législatif et infrastructurel». Se conformer au principe que «l'éducation est un droit fondamental pour tous les enfants, garçons et filles», entériné par la Constitution et la législation nationale et relayé sans faille «logistique». Sans verser dans la refonte scolaire qui aura apporté des «insatisfactions» au détriment d'une formation reconnue et approuvée par l'ensemble des pédagogues, parents d'élèves, associations et mêmes des enseignants qui appliquaient les alinéas sans grande conviction, l'accès à l'éducation est une réalité. Le pays allait gagner ce pari de mettre l'école au cœur des préoccupations des responsables. Pendant plus de trois décennies, l'Algérie a vu son potentiel infrastructurel et ressources humaines étoffé, au point d'implanter des établissements dans chaque cité, dans la plus reculée parmi les municipalités soit elle. Une réalité concrétisée grâce au vaste programme de développement visant à remédier à certaines disparités régionales. A l'âge de six ans l'enfant, peut ainsi s'inscrire dans une école publique sans trop de dépenses, si ce n'est une somme symbolique liée aux frais se rapportant à sa couverture à l'intérieur de l'établissement. Comme consigné dans la Convention internationale des droits de l'enfant stipulant, dans son article 28, que «tout enfant a le droit à l'éducation et que l'Etat a un certain nombre d'obligations pour le rendre possible». Ce qui signifie que la scolarisation est une obligation. Dans notre pays, point de forcing dans le cursus, si l'on exceptait la décennie noire où quelques enfants dont l'âge dépasse les 16 ans avaient été manipulés pour la cause de la bête immonde. Une situation qui avait affecté quoiqu'avec un taux insignifiant la courbe relative aux enfants scolarisés. Les parents sont conscients des bienfaits des études avant même de prendre connaissance des conventions universelles. Inscrire son enfant est devenu un geste machinal chez les familles algériennes. Jusque-là, le pays est en adéquation avec toutes les recommandations internationales. Ce qui le place dans une position confortable avec plus de 98% de scolarisation dans le primaire contre une fourchette un peu basse dans les paliers moyen et secondaire. Au-delà de cette mesure, il reste beaucoup à faire dans les écoles algériennes. La mise en place de programmes appropriés avec une qualité d'enseignement est à chaque fois recommandée voire exigée par les parents d'élèves. «L'enfant assimile mal en classe. Je lui refais les cours au quotidien», c'est une ritournelle entendue tout au long de l'année. Incrimine-t-on le professeur pour son «incapacité à transmettre un cours de manière intelligible» aux élèves, ou doit-on le féliciter pour ses prouesses devant ces volumes horaires gonflés? La révision perpétuelle des programmes, tous paliers confondus, a fragilisé le niveau de l'enseignement, attestent de nombreux enseignants. L'assimilation demeure faible en classe. C'est d'ailleurs la cause qui pousse presque tous les enfants à chercher des cours parallèles prodigués par les mêmes enseignants. Paradoxe ! «Jusqu'à maintenant, l'école algérienne vit sa métamorphose sans pour autant parvenir à aboutir à une orientation fiable amenant le ‘‘consensus'' notamment parmi les associations de parents d'élèves, les chefs d'établissements et les conseils pédagogiques actifs depuis quatre années», déplorent-ils. Une situation qui a poussé les élèves, notamment de fin de cycle secondaire, à s'immiscer dans le travail du ministère et des commissions, tous segments confondus, chargées des programmes et concours. Le maillon faible du droit à la compréhension est un autre défi à relever en face de cette déliquescence du niveau de l'école, distribuant des notes souvent gonflées mais ne reflétant guère la réalité de la matière grise du scolarisé ! In fine, le chantier inhérent au droit à l'éducation ne peut pas être isolé de la qualité de l'enseignement. La preuve est là. N. H.