La Tribune : Pourriez-vous tout d'abord nous présenter votre projet dédié au pain ? M. Mohamed Laid Benamor : C'est un projet de production de trois lignes de pain, dont deux lignes de baguettes normales, et une de pain spécial, d'une capacité totale de 450 000 baguettes/ jour. Pourquoi le choix s'est-il porté sur le partenaire français Mecatherm ? Le choix s'est porté sur Mecatherm Group parce que c'est un leader mondial. Ça a toujours été notre détermination de choisir les meilleurs, afin d'avoir un produit d'une qualité indiscutable et d'avoir un partenaire qui puisse répondre à nos exigences. D'ailleurs aujourd'hui nous avons des projets d'extension pour la partie viennoiserie et biscuiterie et notre partenaire va nous suivre sur d'autres projets. Et quel est le coût du projet ? Le coût de la boulangerie seule est de 10 millions d'euros, mais le coût total de l'ensemble du projet de Corso dépassera les 100 millions d'euros. Comment se présente, selon vous, le marché du pain en Algérie ? Je pense qu'on arrive dans un marché déstructuré. Notre but n'est pas de concurrencer les boulangers mais beaucoup plus d'essayer d'organiser cette filière et ce métier. C'est aussi pouvoir être-là pour eux, leur livrer une baguette d'une qualité hygiénique correcte et répondre à leurs besoins sans qu'il y ait de gaspillage. D'ici la fin de l'année 2014, peut-être qu'on arrivera à livrer du pain surgelé. Donc on pourra livrer du pain au boulanger qui n'aura qu'à le mettre au four. Il n'aura pas à le préparer, ni à passer la nuit dans sa boulangerie, et il pourra ainsi aisément répondre aux besoins du consommateur. Ce dernier ne sera pas obligé de se réveiller à 7 heures du matin pour acheter du pain qu'il consommera le soir. Notre idée est de pouvoir organiser cette filière et mettre à la disposition du boulanger, par exemple, 5 000 baguettes qu'il mettra dans sa chambre froide et qu'il cuira en fonction du besoin du consommateur. Alors qu'aujourd'hui il est obligé de se réveiller à minuit pour commencer sa préparation et si la demande n'est pas au rendez-vous de la quantité produite, la poubelle sera le sort réservé au reste du pain qui n'a pas été vendu. C'est une façon de limiter le gaspillage selon vous ? Oui c'est une façon de limiter le gaspillage du pain et de présenter correctement un produit. Et qu'en est-il de votre projet de l'Eriad Corso. Il sera prêt pour quand ? La première partie de ce projet, qui consiste en la fabrication du pain industriel, sera prête à la fin ou à la mi-février. Pour la deuxième partie, nous avons déjà fait le choix de l'équipement des moulins, nous attendons juste le passage de notre dossier au CNI pour commencer. Les bâtiments sont déjà prêts, et nous attendons aussi les fournisseurs. Dès que le dossier est passé au CNI on commencera à acheter les équipements. D'autres projets pour 2014 en plus de la fabrication du pain ? Nous avons un projet à M'sila, c'est une production de fruits et légumes. On va triturer de la carotte, de l'ail, des piments et de la tomate, et de l'abricot aussi... Le Premier ministre français a appelé les entreprises algériennes à aller investir en France. Le Groupe Benamor est-il prêt à y aller ? Je pense que pour le moment la réglementation ne nous permet pas de nous déployer à l'étranger, donc nous attendrons les orientations de nos gouvernants. Qu'en est-il de la disponibilité de vos produits dans la grande distribution en France ? Nous avons déjà des contrats qui sont en cours, c'est pour ça qu'on ne voulait pas en parler on les laisse se concrétiser. Nous avons une demande assez importante sur le marché national. Ce qu'on fait à l'international c'est prouver qu'on est capable d'exporter et que nos produits sont exportables. La demande nationale étant importante on ne peut pas délaisser notre marché ici pour aller à l'export. Notre priorité c'est le marché local et pour l'international nous avons des projets d'extension qui sont en cours. Une fois que le site de Corso démarre sa production (en février pour la boulangerie et d'ici une année pour la semoulerie) nous aurons plus de produits et c'est de là qu'on pourra se redéployer et vendre nos produits.