Le Gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Mohamed Laksaci est revenu, jeudi dernier, en détails sur la gestion des réserves de change devant les députés à l'occasion de la présentation du rapport semestriel de l'institution. Laksaci a tenu, d'emblée, à rassurer les députés sur la gestion prudente et rationnelle de ces réserves de change estimant que 6% sont placés dans des banques centrales et le reste soit 94% sont sous forme d'obligations, bons du trésor et actifs qui se trouvent dans les places qui bénéficient de l'excellente notation des agences internationales le triple A (AAA). Mais pour le patron de la BA cette prudence a un prix à savoir des taux d'intérêt relativement faibles. Ce que reprochent, d'ailleurs, les députés à la Banque d'Algérie sur cette question. Laksaci fera savoir ainsi que la moyenne annuelle des revenus est estimée à 1,93% contre une moyenne d'intérêt annuelle de 0,18%. Pour les dépôts au niveau des banques centrales étrangères, ils se font selon un panier de devises étrangères dont le dollar américain à 61% et l'euro à 28% et le reste se fait en livres sterling et deutschemark. Ce qui permet, selon le premier responsable de la BA, une stabilité de ces dépôts. Quant aux obligations et bons du trésor, ils sont répartis sur plusieurs instruments dont les fonds souverains 65%, les établissements gouvernementaux (12,9%), les agences d'établissements supranationaux et internationaux (14,2%) et la Banque des règlements internationaux (BRI, 6%). La répartition par portefeuille de ces dépôts montre, selon Laksaci, que 21,8% sont détenus par les établissements supranationaux, 20,7% sont détenus aux Etats-Unis sous forme de bons du trésor, 15,2% en Allemagne, 12,4% en France, 9,6% aux Pays-Bas et 8,2% au Royaume-Uni. Cette gestion répond, selon Laksaci, à trois principes fondamentaux, la sécurité, la rentabilité et la fluidité. Il cite, dans ce sens, une étude internationale sur la gestion des réserves de change qui a conclu que les gouvernements devraient introduire une certaine flexibilité dans la gestion des réserves, l'élargissement des zones géographiques et la durée d'investissement pour les placements, la mise en place d'outils d'analyse statistiques. Le gouverneur a également évoqué les placements dans les pays émergents qui offrent une certaine sécurité et des taux d'intérêts conséquents. Répondant également à une question sur l'augmentation de l'allocation touristique et la convertibilité du dinar au profit des ménages, Laksaci a indiqué qu'une étude détaillée a été finalisée dans ce sens pour définir les éléments relatifs à cette question. Sans fournir plus de détails, Laksaci a laissé entendre qu'en raison du déficit constaté dans la balance des paiements, une révision à la hausse de l'allocation touristique mettrait en difficulté les équilibres financiers du pays. Dans le même registre et en réponse aux interrogations des députés sur les marchés parallèles de la devises, le gouverneur de la BA a reconnu qu'il y a peu d'engouement aux bureaux de changes en raison de la limitation de la marge bénéficiaire à 1% faisant remarquer que seules 9 demandes ont été reçues depuis le début de l'année en cours. Il rappelle que la BA avait octroyé 46 autorisations pour l'ouverture de bureaux de change dont 6 sont encore actifs. Il promet toutefois la révision du cadre organisationnel régissant l'activité de change avec une possibilité d'augmenter la marge bénéficiaire à 5%. Enfin, pour la question des anciens billets de 200 DA, il a annoncé leur retrait du marché à partir du 31 décembre 2014 tout en maintenant leur force libératoire pour une durée de 10 ans. S. B.