La moyenne d'intérêt annuelle des réserves de change est de 0,18% et 40 sur 46 bureaux de change sont fermés. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a répondu jeudi dernier à l'APN, aux 47 questions des députés essentiellement axées sur la quasi-inexistence de bureaux de change, le retard accusé dans le relèvement de l'allocation devises, la dévaluation du dinar, la gestion et le faible rendement des réserves de change placées à l'étranger, les transferts illicites de devises, le blanchiment d'argent, l'autonomie de la Banque d'Algérie, ainsi que l'investissement privé dans le secteur bancaire et la pertinence du rapport annuel de celle-ci. En réponse à une question sur la très mauvaise qualité d'une catégorie de billets en circulation, le gouverneur de la BA a annoncé jeudi dernier à l' APN que «les billets de 200 DA imprimés en 1983 seront retirés définitivement de la circulation à partir du 31 décembre 2014». Ces billets maintiendront leur force libératoire pour une durée de 10 ans, autrement dit, ils peuvent être échangés contre des billets imprimés en 1992 ou des pièces de monnaie de la même valeur auprès des agences relevant de la Banque d'Algérie. Les billets imprimés en 1983 représentent 0,7% du volume des billets actuellement en circulation, a-t-il ajouté. S'agissant des bureaux de change, M.Laksaci a reconnu le manque d'engouement pour cette activité. Pour cause, les conditions imposées dont la détermination de la marge bénéficiaire à 1% et la limitation des clients aux non-résidents (étrangers et émigrés) ne sont pas pour encourager leur ouverture. Sur 46 bureaux de change ouverts dans le nouveau cadre juridique, il n'en reste plus que six. La majorité des bureaux, soit une quarantaine, ont cessé toute activité dont 18 à la demande des propriétaires. Néanmoins, neuf nouvelles demandes sont parvenues à la BA en 2013, a-t-il ajouté. Dans ce contexte, il a indiqué que la BA procédait à la révision du cadre organisationnel régissant l'activité de change. Les autorités monétaires tenteront d'y inclure la possibilité d'élargir la clientèle de ces bureaux et de ramener la marge bénéficiaire de 1 à 5%. Par ailleurs, promise depuis longtemps, M. Laksaci a carrément écarté la possibilité d'augmenter l'allocation touristique en devises équivalant actuellement à 130 euros. Le déficit qu'accuse la balance des paiements, est le prétexte avancé par le gouverneur de la Banque d'Algérie. A propos de l'incendie qui s'est déclaré en 2012 au niveau de l'Hôtel des monnaies à Alger, il s'est contenté de rappeler qu'une enquête a été ouverte. Par ailleurs, il a indiqué que la gestion des Réserves nationales de change à l'étranger obéissait à trois principes, à savoir la sécurité, la rentabilité et la fluidité. Il a fait savoir que le placement des réserves de change du pays estimées à 191 milliards de dollars à la fin 2012, se fait actuellement à travers des dépôts auprès des banques centrales à raison de 6% de leur total. Le reste (94%) se fait à travers des obligations, des bons du Trésor et des actifs bénéficiant d'une bonne notation auprès des agences internationales (AAA). Les dépôts auprès des banques centrales étrangères sont dominés par un panier de devises étrangères, à leur tête le dollar américain (61%) et l'euro (28%). Les obligations et bons du Trésor sont répartis sur plusieurs instruments dont les fonds souverains 65%, les établissements gouvernementaux (12,9%), les agences d'établissements supranationaux et internationaux (14,2%) et la banque des règlements internationaux (BRI, 6%), a-t-il encore expliqué. La répartition par portefeuilles de ces dépôts montre que les établissements supranationaux détiennent 21,8% des dépôts, les Etats- Unis détiennent 20,7% sous forme de bons du Trésor, l'Allemagne (15,2%), la France (12,4%), les Pays-Bas (9,6%) et le Royaume-Uni (8,2%). Le panier des devises étrangères est composé du dollar américain (52%), l'euro (37%) et la livre sterling (9,6%). Selon les chiffres de la BA pour 2012, ces dépôts ont réalisé une moyenne annuelle de revenus estimée à 1,93% contre une moyenne d'intérêt annuelle de 0,18%. S'exprimant sur les mécanismes de contrôle qui régissent la Banque d'Algérie, M. Laksaci a souligné que son institution «est tenue de présenter six rapports annuels sur l'évolution financière et économique, la supervision du dispositif bancaire, la gestion des réserves de change, la dette extérieure, le fonctionnement de la Banque D'Algérie et les infractions à la réglementation des changes». Les comptes de la banque des banques sont soumis à un contrôle financier par des auditeurs spécialisés, a conclu M. Laksaci.