Photo : Lakhdar Siad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les bons résultats et les meilleures performances des équipes locales et régionales, même quand elles alimentent continuellement en athlètes de premier rang les équipes nationales, n'attirent que rarement l'attention des autorités pour d'éventuelles aides ou, du moins, d'assistance. La quasi-totalité des clubs sportifs de la Kabylie souffrent énormément de l'absence totale d'intérêt de la part des autorités concernées qui, en plus de négliger l'aspect infrastructurel, ne viennent qu'occasionnellement en aide aux «petites» équipes qui donnent aux «grandes» des talents d'exception. La section boxe de la JS Azazga existe depuis des décennies (le club est né au début des années 1920, selon les déclarations d'anciens sportifs de la localité) et a cessé de fonctionner pendant longtemps «faute de moyens» avant de reprendre, à la fin de 2002, avec la volonté et l'engagement de quatre personnes (encadreurs et entraîneurs). Actuellement, cette section tourne avec quatre entraîneurs : Mustapha Laouisset, Salah Annan, Mustapha Bensalem et M'Hend Belkacem dit Djamel. La JSA compte quatre disciplines : le football, la boxe, le volley-ball et l'athlétisme. C'est dans une salle (cela ressemble plutôt à un hangar désaffecté) totalement détériorée, sans eau ni courant électrique, ni douches ni vestiaires et soumise à un courant d'air glacial qu'une centaine de boxeurs de la Jeunesse sportive d'Azazga s'entraînent cinq fois par semaine, à partir de 17 h, la salle servant la matinée et le début d'après-midi aux lycéens du lycée Chihani Bachir. «Les travaux de réfection de la salle que nous partageons avec la section karaté ont commencé au début de la saison 2008-2009 et ne sont pas encore achevés», déclare M. Mustapha Laouisset, l'un des quatre entraîneurs de boxe. Il s'interroge sur le choix de cette période alors que les travaux devaient commencer au moment où les athlètes étaient en congé (juillet et août). «C'est vrai que c'est pire, ici, mais il faudrait souligner que nous manquions de moyens, de commodités même quand nous logions dans l'ancienne salle actuellement en travaux», confirme M. Salah Annan, un autre jeune entraîneur de boxe du club. Il signale que jusqu'à présent les travaux de réfection engagés par l'APC ne concernent pas la toiture qui, pourtant, est dans un mauvais état. Pour autant, il n'oublie pas de «remercier» l'exécutif communal pour ses «efforts en faveur de la section boxe de la JSA» et les 60 millions de subvention qui ont permis de couvrir les dettes. Pour les cadres de cette section, l'une des plus anciennes du club et de la région de Kabylie, même si la salle de boxe fait peau neuve, cela ne règle pas les problèmes des jeunes boxeurs. «C'est vrai que nous manquons de moyens, de cordes, de sacs, de casques, de gants mais le principal problème est la salle qui n'appartient pas aux boxeurs et que nous partageons avec la section boxe de la daïra», affirme M. Laouisset. Il explique qu'une bonne partie des boxeurs sont scolarisés, donc ne sont disponibles que les lundis après-midi et les vendredis où la salle est aussi occupée par les karatékas. «Il est difficile d'établir un emploi du temps qui réponde à la disposition de la centaine de boxeurs répartis sur les catégories poussins (35 à 40), écoles (20), cadets (2O), juniors (15) et seniors (10). La formation s'effectue au sein de la JSA à l'exception des boxeurs membres de l'équipe nationale qui consolident leur savoir-faire par des stages pris en charge par la Fédération nationale de karaté (FAK).» En 2008, la section a réussi à imposer environ 15 éléments sur la première marche du podium des différentes compétitions entre championnat et coupe de wilaya, dont 4 en juniors, 3 en espoirs, 1 en seniors et un autre en cadets. Ils furent tous sacrés champions de wilaya pour la saison 2007-2008. La boxe a aussi brillé durant la même saison dans les compétitions nationales avec au moins 6 éléments, à savoir Djaffar Aourhoune (cadet, 63 kg) sacré champion d'Algérie, à Béjaïa, et vice-champion d'Algérie en coupe d'Algérie à Tigzirt, Ferhat Sahmi (espoir, 81 kg), champion d'Algérie à Batna, Hamza Saichi (espoir, 91 kg) vice-champion d'Algérie à Batna, Hamid Sellloum (espoir, 60 kg) à Batna, Mohamed Hamici (espoir, 51 kg) 3e place à Batna et Mohand Bessas (junior 64 kg) 3e place à Annaba. Mais ces résultats ne sont pas suivis de reconnaissance et de soutien qui s'imposent. Pour la saison en cours, les entraîneurs demandent l'inscription et la réalisation d'une salle dédiée entièrement à la boxe d'une capacité de 60 athlètes «pour former plus et de meilleurs champions de boxe», promettent les dirigeants qui s'étonnent qu'une grande daïra comme Azazga (30 000 habitants environ) ne compte ni salle omnisports ni stade homologué.