Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad La JSK de la phase aller de la saison 2008-2009 ne convainc pas les rares fois qu'elle gagne et perd souvent facilement même quand elle joue à domicile. De quoi inquiéter ses milliers de fans à travers le pays et ailleurs. Le semi-échec au stade du 1er Novembre de Tizi Ouzou, vendredi dernier, en coupe nord-africaine face aux Marocains des FAR de Rabat (1-1) plonge davantage le club kabyle dans l'incertitude d'une longue série de résultats négatifs. Ce résultat tombe tout juste pour torpiller le petit espoir de sursaut avec l'arrivée du nouvel entraîneur français, Jean-Christian Lang, qui aurait aimé faire son baptême de feu à la tête de la barre technique avec une meilleure prestation. Cela aurait permis de chasser le doute qui s'installe durablement dans la maison des Canaris qui menace ruine malgré les promesses de renouveau de l'après-mercato. Avec seulement douze points et une malheureuse seizième place (lanterne rouge) au classement, la JS Kabylie continue de manger son pain noir au moment où beaucoup d'observateurs lui ouvraient la voie du succès. Mais elle s'avérera par la suite très fragile, malgré un effectif solide et diversifié, renforcé par le recrutement plus ou moins judicieux de joueurs et les services du technicien Moldovan, parti plus tôt que prévu. La JSK déçoit. «Pourquoi la JSK n'arrive-t-elle plus à aligner deux bons résultats d'affilée depuis le début du Championnat national alors qu'elle en a -a priori- les moyens ?» s'interrogent, après chaque échec, ses nombreux supporters qui ne se bousculent plus comme avant aux portes du stade du 1er Novembre de Tizi Ouzou. Des déceptions successives qui s'accompagnement, malheureusement, de comportement de violence et de hooliganisme d'une infime partie de sa galerie dans et aux alentours du stade. Une interrogation qui nourrit chaque jour les commentaires amers après un match sur le devenir immédiat d'un club qui a vraiment, à première vue, tous les atouts que rêve d'avoir n'importe quelle équipe pour prétendre à toutes les réussites. Mais, depuis les deux ou trois échecs à domicile, concédés par les coéquipiers du capitaine Cherif Abdeslam, qui s'éloignent à chaque rencontre des titres, la déception et la colère des supporters s'expriment ouvertement et finissent par atteindre des cercles jusque-là peu perméables aux critiques. La JSK a maintenant l'habitude de traverser depuis plusieurs saisons des crises récurrentes. Cette velléité d'opposition à la politique de l'actuelle direction du club des Jaune et Vert, qui ne diffère pas des précédentes poussées de mécontentement qu'animent d'éphémères prétendants à la prise en main des affaires du club, s'était traduite, en novembre dernier, par le bruit et les déclarations publiques, qui se sont estompés en un temps record, avec l'arrivée des frères Haddad de l'imposant groupe spécialisé dans les grands travaux routiers. Mais les choses en sont restées là et la suprématie des «anciens» a repris ses droits dans un milieu où il est difficile pour les amoureux du football de percer les mécanismes de fonctionnement. Mais on sait qu'à l'instar des autres domaines de la vie publique ce sont la gabegie, l'incompétence et les profits colossaux qui dominent la gestion des affaires courantes et des deniers publics. C'est, d'ailleurs, au début de la saison 2008-2009 que la colère des supporters a commencé à gronder avec le «licenciement à l'amiable» du technicien Moldovan malgré un CV qui ne laisse pas indifférent et une préparation d'avant-saison jugée de bonne qualité par les observateurs restés bouche bée suite à son départ précipité. Les raisons de cette manière de s'attacher et de rompre avec des entraîneurs renommés, devenue une mode à la JSK, sont attribuées, selon des informations véhiculées par des personnes introduites dans les rouages du club kabyle, aux caprices de certains joueurs «indispensables» qui feraient la pluie et le beau temps. Ce qui est à prendre avec précaution tout en sachant que la responsabilité dans la prise de ce genre de décisions revient en premier lieu aux dirigeants. L'arrivée de Younes Ifticene, présenté comme l'homme de la situation, n'a pas beaucoup aidé à sortir la JSK du malaise. Ce dernier, malgré des améliorations notables, n'aurait pas bénéficié de temps nécessaire pour «la mise en place d'une équipe type qui tourne comme il avait l'idée de le faire», mais c'est surtout la pression subie, qui ne lui a pas permis de bien gérer, et accéléré la rupture de son contrat. «Younes Ifticene n'a pas eu de temps pour montrer de quoi il était capable. C'est un bon entraîneur qui aurait pu réussir avec la JSK qui pouvait lui offrir les moyens dont un technicien de son envergure a besoin pour atteindre ses objectifs à moyen terme. Malheureusement, l'entraîneur, chez nous, reste toujours la victime des mauvais choix des responsables du football. Ifticene aurait été capable de redresser la barre ; il avait les nerfs assez solides pour supporter les dépassements de quelques supporters chauffés à blanc dans les gradins. Il a aussi une morale et une éducation qui lui interdisent des interférences dans son travail de premier responsable des choix techniques», affirme un jeune technicien de football de la région. Jean-Christian Lang suivra-t-il le même chemin que ses prédécesseurs ? Obtenir un match nul à domicile est un résultat de mauvais augure pour le technicien français qui risque de faire les frais de la galerie kabyle lasse d'échecs qui se suivent et se ressemblent. En fait, à qui incombe la faute ?