PHOTO : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
Depuis des décennies, pour les Kabyles de Kabylie, d'Alger ou d'ailleurs, la JSK a toujours été le club phare de football à supporter, malgré la place qu'occupent dans leur cœur de fans de football des clubs amateurs locaux ou même étrangers. Un Kabyle amoureux de football peut toujours aller au stade du coin supporter la JS Azazga contre El Kseur ou suivre avec passion sur écran un Arsenal-Chelsea, mais ne ratera pour rien au monde un moindre match (même sans enjeu majeur) du club des imazighen de tous les temps : la JSK. Si à l'échelle régionale des partis politiques ou autres organisations trouvaient le moyen de susciter des divergences, d'accoucher de discours peu fraternels ou même de créer des fossés parfois subjectifs et souvent improductifs, la JSK est toujours là, pour balayer en une touche de balle jaune et vert, tous les points de discorde et faire cohabiter sous son emblème canari tous les fanions politiques et toutes les classes sociales kabyles. Il n'y a que la passion ou le consensus que suscite chez les jeunes ou adultes Lounes Matoub qui peuvent être comparés à l'accord de la galerie kabyle dans un stade de football. La JSK fait partie des rares équipes d'Algérie qui compte des supporteurs un peu partout dans le pays et dans certaines contrées étrangères. Si les rencontres contre les équipes algéroises, notamment le MCA, constituent, depuis les premières saisons du championnat national, une véritable attraction footballistique pour les supporters respectifs, en raison de la tension «historique» qui préside au déroulement de ces rendez-vous, qui ne manquent jamais d'attirer les foules des grands jours, l'accession de la JSM Béjaïa en division I a allongé la liste des chaudes empoignades de la JSK, qui a toujours évolué avec des joueurs clés et des supporters des plus fidèles originaires de Béjaïa. Alors le club de la JSMB, qui joue en élite depuis huit ans, est-il frère ennemi de la JSK? Cette saison, la JSK a affronté au stade du 1er Novembre de Tizi Ouzou ses voisins de la JSM Béjaïa pour la 17e fois en 8 saisons dans une ambiance particulièrement amicale qui contrastait avec une animosité sur laquelle seuls les plus initiés aux rouages (méandres ?) du football algérien et des titres de la presse dite sportive en savaient un bout. La JSK, championne d'Algérie en titre et la JSMB défendait son poste de leader incontesté du championnat national avec la meilleure défense de D1. «La JSK et la JSMB sont deux clubs frères qui renferment de nombreux joueurs ayant déjà évolué dans un camp ou dans l'autre et je reste persuadé que ce derby donnera lieu à un beau match et surtout beaucoup de sportivité. Alors que le meilleur gagne !» déclarait à la presse, la veille de ce match, Nassim Dehouche, l'un des piliers actuels de l'effectif de la JSK et néanmoins talentuent bougiote incontesté. En plus de Dehouche, on retrouvait, parmi les gars de Yemma Gouraya, Farid Ghazi, ancien meilleur buteur de la formation du Djurdjura, le défenseur axial, Brahim Zafour et deux milieux de terrain, Amine Belkheir et Kamel Marek, sans oublier qu'à la barre technique de la JSMB c'est la coqueluche de plusieurs générations des fans de la JS Kabylie, l'ex-fougueux attaquant de pointe, Djamel Menad, qui mène l'orchestre. Dans un stade plein à craquer, les deux galeries kabyles, qui ont eu droit à de belles facettes de jeu, se sont côtoyées dans une ambiance bon enfant, laissant la rancœur ancienne aux apprentis sorciers du sport en général et du football en particulier en Algérie. Pour rappel, les deux équipes de la Haute et de la Basse Kabylie se sont rencontrées à 17 reprises en championnat national ; la JSK a remporté neuf matches et la JSM Béjaïa trois. Lors de ce 17e et dernier face-à-face, les deux équipes n'ont perdu ni sur le terrain ni dans les gradins.