Comme toute bonne chose a une fin, le Festival international du cinéma d'Alger dédié au film engagé a pris fin jeudi dernier après une semaine intense riche en émotions et partages pour les amoureux du 7e art. Après avoir visionné les 19 œuvres inscrites en compétitions officielles des deux sections (long métrage de fiction et documentaire), les jurys ont donné leur verdict lors de cette soirée de clôture et ce sont les cinéastes serbes Mila Turajlic et Srdjan Golubovic qui ont fait l'unanimité des deux jurys. En effet, pour la catégorie long métrage c'est le film Circles de Sredjan Golubovic, projeté mercredi dernier, qui a décroché le grand prix de cette édition. Dans cette même catégorie c'est le film No du chilien Pablo Larra qui a raflé le prix spécial du jury présidé par la réalisatrice algérienne Djamila Sahraoui. Concernant le prix du public intégré cette année au palmarès, il est revenu à la réalisatrice Licino Azevedo du Mozambique pour son film la Vierge Margarida. Pour la catégorie documentaire dont le jury est présidé par le réalisateur algérien Larbi Benchiha, le grand prix est revenu à la réalisatrice serbe Mila Turajlic pour Cinéma Komunisto. Une œuvre qui a fait l'unanimité et qui retrace le rêve yougoslave à travers la production cinématographique de la cité du cinéma de Belgrade. Le prix spécial du jury a été, quant à lui, attribué à la réalisatrice américaine Shola Lynch pour son film Free Angela and the all political prisoners. Le prix du public de cette catégorie est, et sans aucune surprise, revenu à Malik Aït Aoudia pour son reportage Le martyre des sept moines de Tibhirine. Une œuvre poignante qui tente d'établir la vérité et qui n'a laissé nul indifférent, la plupart des spectateurs sont sortis de salle en larmes. Vu la qualité des œuvres sélectionnées le jury a décidé d'attribuer une mention nommée «Filmer à tout prix» au documentaire Les Infiltrés de Khaled Jerrar. Rappelons que cette œuvre montre des images réelles de Palestiniens qui font le mur afin d'atteindre le territoire occupé et éviter le check-point. Une autre mention, «Film résistant», est revenue au remarquable documentaire Ne vivons plus comme des esclaves du franco-grec Yannis Youlountas. Le documentaire est disponible sur le net. La soirée de clôture a aussi été marquée par un hommage au réalisateur américain Charles Burnet. Pour ne pas faire les choses à moitié, ce sont les deux icones de la révolution algérienne, Annie Steiner et Zohra Drif Bitat, qui lui ont remis la distinction. Grande nouvelle, la commissaire du Fica, Mme Z'hira Yahi, a annoncé avoir «entamé un projet en collaboration avec la cinémathèque algérienne pour que les films participants au Fica soient projetés dans toutes les salles de la cinémathèque». Excellente initiative qui permettra aux absentéistes de découvrir les remarquables œuvres ayant été projetées durant ce festival. Inauguré le 19 décembre dernier, le 4e Fica s'est distingué cette année par la diversité de sa sélection. Comme l'avait annoncé la commissaire, il ne s'agissait pas d'un engagement bien précis, sur grand écran on a pu voir de nombreux types d'engagements sociaux et humains surtout. De différentes causes aussi ont été abordées comme le conflit palestinien, la situation des Cong Binh (travailleurs vietnamiens) la situation actuelle en Grèce et plein d'autres thèmes fort intéressants. Par ailleurs, on notera que le Fica a relevé avec brio son défi de faire salle comble et cela durant toutes les projections (3 par jour). En effet, c'est en centralisant le festival à la salle El Mouggar que le Fica a réussi à fidéliser le public et être durant une semaine le rendez-vous artistique des gens. W. S. M. Sur le chemin de l'école reprogrammé Très bien reçu par le public, le documentaire Sur le chemin de l'école du Français Pascal Plisson qui, à la demande du public, a été projeté lors du 4e Fica, lundi dernier, a eu droit à une seconde projection, hier matin, au profit des enfants. Cette projection décidée en dernière minute a remplacé en fait les spectacles hebdomadaires de théâtre que la salle abrite. Le film retrace les difficultés que doivent endurer quatre enfants pour se rendre à leurs écoles. Œuvre à caractère pédagogique, le documentaire est projeté de façon régulière dans les écoles en France. Profitant de sa présence dans la sélection du Fica, il a été projeté face à une salle comble.