Créé en 2009, le Festival international du cinéma d'Alger dédié au film engagé s'invitera cette année à la salle El Mouggar, du 19 au 26 décembre. Rassemblant deux compétitions, il verra la participation de 11 documentaires et 8 longs métrages fictions venus de toutes parts. L'ouverture officielle se fera avec la projection du long métrage Ombline de Stéphane Cazes. Sorti en 2012, ce film de 95 minutes relate la bouleversante histoire d'une femme qui donne naissance à son enfant durant son incarcération. Le choix d'ouvrir la compétition avec ce film a été fait en raison de la disponibilité du réalisateur qui sera présent, a indiqué la commissaire, Mme Zhira Yahi. Dédié au film engagé, et cela depuis sa création, le Festival réunit des œuvres qui traitent de toute sorte d'engagement, qu'il soit social, économique ou politique, a affirmé la commissaire. «Il n'y a pas de type d'engagement précis. La preuve, il y a des films qui traitent de différentes causes», déclare Mme Yahi lors de la conférence de presse animée hier à la salle El Mouggar. Concernant la sélection des œuvres en compétition, la commissaire a indiqué que le Festival n'a pas lancé d'appel à participation. «C'est le comité d'organisation qui observe et visionne les films. Nous suivons l'actualité de très près et c'est nous qui contactons les réalisateurs», dira-t-elle. S'agissant du programme, on retrouve à l'affiche des documentaires inédits tels que Ne vivons plus comme des esclaves de Yannis Youlountas, Infiltrators de Khaled Jarrar, Cinema komunisto de Mila Turajlic et Le martyre des sept moines de Tibhirine de Malik Aït Aoudia. Pour les longs métrages fiction, il y aura Au-delà des lignes ennemies de Lentswe Serote qui évoque l'apartheid, La vierge Margarida de Licinio Azevedo, No de Pablo Larrain, La bataille de Tabato de Joao Viana et Palestine stéréo de Rachid Mashraoui. Ayant habitué son public aux hommages à des artistes engagés, comme pour Oliver Stone en 2011 et Costa Gavras en 2012, l'édition de cette année honorera l'Américain Charles Burnet qui, rappelons- le, sera en charge de réaliser le film sur l'Emir Abdelkader. Abrité lors des éditions précédentes par la Cinémathèque algérienne et la salle El Mouggar, le Festival se contentera d'une seule salle et cela afin d'éviter le désagrément du déplacement aux cinéphiles. «Nous avons pensé à la salle El Mouggar pour son emplacement stratégique», a indiqué la commissaire tout en invitant les gens à la remplir, car, en Algérie, la salle vide est la bête noire du Festival. Interrogée sur les raisons de la faible participation de l'Algérie, réduite à un seul documentaire, la commissaire a répondu que «c'est sans préjuger sur la qualité de production algérienne que le comité d'organisation a pensé que la programmation de certaines œuvres serait inadéquate». Pour la qualité des projections, hantise des cinéphiles, la responsable a annoncé que les œuvres seront projetées en format DCP et cela afin d'offrir une meilleure qualité de projection au public. Pour les deux compétitions, les jurys, présidés par Mme Djamila Sahraoui (jury long métrage fiction) et M. Larbi Benchiha (jury documentaire), seront en charge de désigner les lauréats des trois prix dans chaque catégorie. Il s'agit du prix du meilleur long métrage ou documentaire, les deux prix spéciaux du jury et, nouveauté cette année, le prix du public. En effet, des petits cartons de vote seront distribués au public durant les projections, ce dernier est appelé à élire la meilleure œuvre. Par ailleurs, le Festival, qui s'est déroulé l'année dernière du 6 au 13 décembre, a été décalé et cela afin de coïncider avec les vacances universitaires, a indiqué Mme Yahi. W. S. M.