Le limogeage des entraîneurs en Ligue1 algérienne de football aura pris, en 2013, des proportions inquiétantes : une trentaine de techniciens «sacrifiés» en l'espace de douze mois, un triste record qui risque d'être pulvérisé encore. Le phénomène tend d'ailleurs à perdurer, si l'on se réfère à la première partie de l'actuelle saison 2013-2014 qui a vu pas moins de 15 coachs démis de leurs fonctions ou poussés carrément à la démission. Au final, cinq formations seulement ont terminé la phase aller 2013-2014 avec les mêmes entraîneurs présents au début de l'exercice. Il s'agit de l'USMH, la JSK, le RCA, l'ASO et le CRB. Pour ce dernier, le doute persiste toujours quant à l'avenir de l'entraîneur avec la formation de Laâquiba, dans la mesure où l'Argentin Angel Miguel Gamondi est plus que jamais sur un siège éjectable. Si jusque-là, c'étaient les résultats qui déterminaient le sort d'un coach, cette règle ne semble plus être, cette fois-ci, «respectée», puisque même les bons résultats n'ont pas plaidé en faveur de certains entraîneurs. Au train où vont les choses, il n'est pas à écarter que l'une des trois formations en question, ou même d'autres, parvienne à égaler ou battre le record en la matière détenu par le MC Oran lors de l'exercice passé, lorsque pas moins de sept entraîneurs se sont succédé à la barre technique des Rouge et Blanc oranais. De l'avis des spécialistes, le phénomène est appelé à connaître d'autres proportions à cause des mentalités de certains présidents de clubs qui font désormais de leurs entraîneurs le «fusible» privilégié pour s'accrocher à leurs postes. Pourtant, dans la majorité des changements opérés, le déclic' recherché ne s'est pas produit, obligeant les responsables des formations concernées à procéder à un autre changement au niveau de leur staff technique, pour se retrouver en train de tourner dans un cercle vicieux. Rares sont les présidents de clubs qui résistent à la pression de leurs galeries, en défendant bec et ongles la stabilité. Mohamed Laib, le patron de l'USMH, reste d'ailleurs un modèle dans ce registre, en maintenant à la barre technique son entraîneur, Boualem Charef, pour la sixième saison de suite. Pourtant, les Harrachis ont traversé des moments très difficiles en début de cet exercice, après l'enchaînement de quatre défaites de suite lors des quatre premières journées du championnat. Cela a engendré une grosse pression sur Laib, notamment de la part des supporters qui demandaient le départ de l'entraîneur, mais c'était sans compter sur les principes du boss Harrachi qui a dérogé à la règle en maintenant Charef. Mais, il ne s'agit là que d'une exception qui confirme la règle, dans la mesure où le comportement de ses autres homologues contraste complètement avec le sien. Tant que cette catégorie de présidents continue de diriger de la sorte, la valse des entraîneurs aura encore de beaux jours devant elle.