«L'Algérie considère que la résolution 1860 du Conseil de sécurité des Nations unies est un pas, mais insuffisant.» C'est ainsi que Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a exprimé, hier en fin d'après-midi à Alger au cours d'une réunion de coordination avec les ONG algériennes, la position d'Alger par rapport à la dernière résolution de l'instance onusienne appelant à l'arrêt de l'agression israélienne à Ghaza. Le ministre a précisé que la position de l'Algérie est motivée par le fait que cette résolution traite une des parties palestiniennes -le Hamas- de terroriste, ne fixe pas de date précise et n'appelle pas à la levée du blocus imposé par l'Etat hébreu à Ghaza depuis plusieurs mois, une autre forme «d'agression», selon ses dires. Avant de donner son appréciation des événements, Mourad Medelci a convié des organisations de «la société civile» pour une réunion en vue de coordonner, a-t-il précisé, les efforts de l'Etat et ceux des ONG dans leur soutien à la population palestinienne. Le chef de la diplomatie algérienne, rejoint à la tribune par le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et le secrétaire d'Etat à la communication, Azzedine Mihoubi, a énuméré les actions menées, directement ou indirectement, par la diplomatie algérienne «qui n'a pas de vocation administrative mais politique» depuis le début de l'agression israélienne. Il citera dans ce sens les différents communiqués diffusés par son département ainsi que les multiples réunions auxquelles a participé l'Algérie, que ce soit au niveau de l'Union maghrébine, de la Ligue des pays arabes ou encore de l'Organisation de la conférence islamique. Mourad Medelci a cité d'autres actions, notamment celle qu'est en train de mener l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) auprès des syndicats du monde entier en vue d'une réunion qui se tient aujourd'hui à Bruxelles, en Belgique. Cette rencontre, a indiqué Medelci, pourra déboucher sur l'élargissement de l'action de solidarité des syndicats du monde avec la population de Ghaza. Sur le plan des actions concrètes, il a exclu le retrait de l'Algérie de l'Union pour la Méditerranée en signe de protestation. «Cette question est exclue pour le moment. Mais nous aurons l'occasion d'exprimer notre position, parce qu'il y a eu un grave dérapage à Marseille lorsqu'on a voulu transformer le secrétariat permanent en institution lourde et politique alors qu'elle est censée être seulement technique.» Sur un autre plan, le ministre des Affaires étrangères, qui a annoncé que deux autres avions-cargos se sont envolés hier à destination de l'Egypte avec des aides humanitaires, a informé ses interlocuteurs que le président de la République s'est engagé à «mettre les moyens de l'Etat à la disposition des organisations de la société civile» qui veulent aider les Palestiniens. Au sujet des Algériens résidant dans la bande de Ghaza, Medelci a indiqué que la diplomatie algérienne s'active pour aider ces concitoyens à quitter le terrain de la guerre «malgré les difficultés du terrain». A. B.