Monsieur Football a tiré sa révérence. Il a choisi de quitter cette terre en compagnie d'une autre icône du football mondial, le Portugais Eusebio da Silva Ferreira. Mustapha Zitouni, ancien footballeur de la glorieuse équipe du FLN, est décédé dans la nuit de samedi à hier à Nice, en France, à l'âge de 86 ans des suites d'une longue maladie. Une information recueillie par l'Agence de presse algérienne (APS) auprès de son ex-coéquipier Mohamed Maouche. «Nous venons d'apprendre avec tristesse le décès de notre frère Mustapha Zitouni à Nice», a affirmé Maouche. Surnommé Monsieur Football, Zitouni, un des meilleurs défenseurs centraux du monde à son époque, a eu une carrière stoppée en plein envol. Son engagement pour son pays a changé la trajectoire de sa vie. Après avoir évolué dans les clubs de Cannes et Monaco et en équipe de France, il a choisi les couleurs de son pays d'origine à la gloire qui lui était assurée s'il poursuivait son évolution dans les clubs français. Zitouni choisira l'Algérie et l'équipe du FLN aux dépends d'une brillante carrière footballistique internationale. Né un 19 octobre 1928 à Alger, Mustapha Zitouni a évolué au poste de défenseur central la plupart du temps. Il a été sélectionné à quatre reprises en équipe de France avant de la quitter pour faire partie de l'équipe du FLN à partir de 1958. Un choix qui le privera de la Coupe du Monde de Suède en 1958. Sa place était alors assurée dans le onze tricolore. Il n'y a pas assez de qualificatifs pour parler du joueur Zitouni. Un grand joueur d'un autre temps, dira-t-on pour résumer sa présence et sa prestation sur les terrains de football. Sa principale qualité, diront toujours ses coéquipiers, est de privilégier le collectif au dépend de l'individu. Il savait parfaitement la signification du mot équipe. International français en 1957 et en 1958 avec 4 sélections, il a été remarqué par Paul Nicolas, le sélectionneur français de l'époque. Ce dernier décide d'en faire un titulaire indiscutable en charnière centrale. En 1958, Zitouni était le numéro un des «demi centres» de l'époque et, c'était mérité. Il brillait alors avec l'équipe de Monaco. En quatre apparitions sous le maillot français, Zitouni se fera remarquer. Il jouera alors contre la Hongrie, la Belgique, l'Angleterre et l'Espagne (3 rencontres amicales et une de qualification à la Coupe du Monde). Après son engagement politique en 1958 avec l'équipe du FLN, il devient joueur du RC Kouba en 1962. International algérien en 1963 et en 1964 avec 7 sélections, il sera finaliste de la Coupe d'Algérie en 1966 avec le RC Kouba. Une finale hélas perdue 1-3 face au grand CR Belouizdad de l'époque. De cette équipe, Zitouni gardera une kyrielle de souvenirs. L'ambassadeur de la révolution algérienne sur les stades du football a vécu jusqu'à sa mort dans l'anonymat le plus total. Comme tant d'autres hommes qui se sont sacrifiés pour ce pays, Zitouni a toujours déclaré qu'il n'a fait que son devoir. Une humilité d'un grand footballeur d'une trempe où l'engagement pour la patrie ne se mesurait pas au nombre de zéros sur un vulgaire chèque bancaire. M. S.