Le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a abrité hier une conférence nationale qui a réuni plusieurs chefs d'établissements universitaires et directeurs de centres de recherche. La conférence, présidée par le ministre du secteur, M. Mohamed Mebarki, a été consacrée à l'évaluation de l'année universitaire en cours afin de relever les points forts, les progressions faites mais aussi de diagnostiquer les lacunes et les défaillances auxquelles fait face l'université algérienne actuellement. Dans son allocution d'ouverture M. Mebarki dira : «Notre objectif est d'améliorer le service public de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le but d'assurer son développement qualitatif.» En effet l'amélioration du service public est un axe majeur, surtout en termes de facilitation des démarches administratives pour les chercheurs. Il permettra aussi d'améliorer la qualité de la recherche et de prendre en charge les défis économiques et sociaux du pays. Le ministre a évoqué aussi la politique du pays en termes de démocratisation de l'enseignement supérieur et l'utilisation objective des moyens pour améliorer le produit de l'université. M. Mebarki a aussi rappelé que cette conférence intervient après une série de rencontres tenues dans le cadre des conférences régionales consacrées à l'examen et l'évaluation de l'année universitaire en cours. Le responsable s'est ensuite penché sur la question du système LMD (licence-master-doctorat), en affirmant que «la généralisation du système LMD à permis l'élargissement de la carte de formation dans les établissements d'enseignement supérieur pour atteindre 3 500 offres de formation en licence, 3 250 autres en master et plus de 600 en doctorat». Mais cet élargissement a aussi suscité quelques problèmes, surtout en ce qui concerne l'accession du licencié au master, le manque de formation à caractère professionnel, qui constituent l'un des objectifs fondamentaux de la réforme. Le passage du cycle de licence à celui du master a été une source d'inquiétudes pour les étudiants de certains établissements universitaires. D'autre part le ministre a mis l'accent sur l'obligation de faire correspondre les diplômes du système classique avec celui LMD afin de permettre aux étudiants du système classique de poursuivre leurs études dans le système LMD. Dans ce cadre, la question des étudiants détenteurs d'un diplôme Deua a été posée. Ainsi M. Mebarki dira que «l'inscription en licence LMD des diplômés du Deua détenteurs du baccalauréat et ayant cinq années d'expérience a été organisée de manière définitive». Et d'ajouter que «l'accession de cette catégorie aux établissements universitaires ne pose plus aucun problème». Le ministre s'est longuement exprimé sur la question de l'employabilité des diplômés LMD qui constitue un souci majeur ces dernières années, les secteurs concernés n'ont pas adapté leurs offres aux diplômés du système LMD, d'autan plus que plusieurs obstacles administratifs font face aux recrutements des diplômés du LMD. «Le recrutement des diplômés du système LMD pose un sérieux problème», dira-t-il. Le ministre a affirmé à ce sujet que la tutelle a fait part de cette préoccupation aux autorités publiques pour lever tous les obstacles au recrutement des diplômés du LMD, victimes d'une «discrimination» dans le recrutement à des emplois publics. M. Mebarki est revenu encore sur la nécessité d'ouvrir l'université algérienne au monde économique, et dynamiser la relation université-entreprise afin de permettre aux étudiants d'effectuer des stages dans un milieu professionnel pour renforcer leur employabilité. L'université doit aussi s'ouvrir sur son environnement international pour suivre les derniers développements en matière de recherche et de qualité de l'enseignement. Malheureusement «elle (l'université algérienne) ne l'est pas actuellement». En ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie des étudiants dans les cités universitaires, le premier responsable du secteur dira que cela constitue un objectif principal. Selon M. Mebarki la multiplication des résidences universitaires a permis d'améliorer les conditions d'hébergement, à l'exception de quelques villes universitaires où le problème de la surcharge persiste. Il est aussi question d'améliorer les conditions socioprofessionnelles des enseignants chercheurs. L'amélioration de la qualité de l'enseignement passe par l'amélioration des conditions des enseignants, il faut les «responsabiliser». Dans ce cadre le ministre a affirmé que les enseignants chercheurs bénéficieront d'un quota de 10 000 logements, 2 000 logements ont déjà été réalisés. Le secteur de l'enseignement supérieur travaille au parachèvement de la réalisation du programme de logements tracé en collaboration avec les autorités locales concernées. Le ministre a affirmé à ce sujet que «les critères ont été fixés et la constitution des commissions est en cours. Il s'agit maintenant d'affecter ceux déjà prêts et poursuivre le travail avec les walis pour la partie complémentaire à affecter et celle encore en chantier». A. K.