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Ansar Chariâa risque de Somaliser la Libye
Fragiles, les autorités libyennes face à la menace terroriste
Publié dans La Tribune le 13 - 01 - 2014

La Libye est en proie à une violence quasi quotidienne qui n'épargne aucune région. Samedi dernier, le vice-ministre libyen de l'Industrie a été assassiné à Syrte (Est), et des affrontements tribaux ont éclaté dans le sud du pays faisant plusieurs morts. A Syrte, Hassan Droui, vice-ministre libyen de l'Industrie et ancien membre du Conseil national de transition (CNT), a été tué par balle par des inconnus samedi soir, selon des sources sécuritaires et hospitalières. «Hassan Droui, a été tué par des inconnus au cours d'une visite qu'il effectuait dans sa ville natale de Syrte», a annoncé une source des services de sécurité ajoutant que «des inconnus armés ont tiré des rafales de balles sur M. Droui, dans le centre de la ville de Syrte». Il s'agit du premier assassinat d'un membre du gouvernement de transition, depuis la chute du régime de Kadhafi en octobre 2011. M. Droui était un ancien membre du CNT, bras politique de
la rébellion qui a renversé le régime de Kadhafi. Il avait été nommé vice-ministre de l'Industrie par le premier chef de gouvernement de transition, Abdelrahim El-Kib. Hassan Droui a été maintenu à son poste par le Premier ministre actuel, Ali Zeidan. Il était originaire de la ville de Syrte, dernier bastion de l'ancien régime. Toujours dans l'est du pays, un membre des forces de sécurité libyennes a été tué lundi dernier et un autre blessé dans l'explosion d'une bombe devant un tribunal de la ville de Benghazi. «L'agent Mohamed El-Abidi chargé de la sécurité du tribunal a été tué sur le coup, alors que son collègue a été blessé lors de l'explosion et a été évacué vers un hôpital de la région», avait indiqué une source sécuritaire. Une autre attaque à la bombe a eu lieu simultanément dans une agglomération du centre de Benghazi, faisant un blessé parmi les habitants, selon une source hospitalière.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, les autorités de transition libyennes peinent à mettre en place une armée et une police professionnelles leur permettant d'asseoir leur pouvoir et de maintenir l'ordre dans ce pays en proie à l'anarchie. Dans le sud du pays, les affrontements entre tribus sont légions depuis la fin du régime de Kadhafi. Samedi dernier, des violences ont opposé des tribus rivales à Sebha faisant au moins dix-neuf morts et une vingtaine de blessés selon les autorités locales. Ces affrontements ont éclaté entre les Toubous et Ouled Sleiman après la mort, jeudi dernier, du chef d'une milice de la tribu arabe d'Ouled Sleiman qui accuse les Toubous d'être derrière ce meurtre, ont précisé des sources locales. Les violences survenues à Sebha sont les plus importantes entre les deux tribus depuis le cessez-le-feu conclu en mars 2012 pour mettre fin à des combats ayant fait près de 150 morts et 40 blessés. Les affrontements tribaux à Sebha pourraient, selon des observateurs, affecter la production dans plusieurs champs pétroliers de cette région désertique au moment où le pays fait déjà face à une crise pétrolière sans précédent en raison du blocage, depuis juillet dernier, des principaux terminaux pétroliers dans l'est du pays.
Le gouvernement qui fait face à de multiples défis économiques, politiques et sécuritaires, est dans le collimateur du Parlement qui risque de voter une motion de censure contre Ali Zeidan. La séance du Congrès national général (CNG) a été reportée dimanche dernier faute d'un accord entre ses membres sur le sort du gouvernement. «La séance de dimanche a été reportée parce que les blocs politiques n'arrivent pas à s'entendre sur une éventuelle motion de censure», d'après le député Mohamed Kilani. Pour tenter d'éviter le vote de défiance, Ali Zeidan avait annoncé la semaine dernière qu'il allait procéder bientôt à un vaste remaniement ministériel. «Le (nouveau)gouvernement ne sera pas désigné sur la base des appartenances partisanes et politiques mais composé de technocrates et d'experts indépendants», avait déclaré M. Zeidan au cours d'une réunion ministérielle. La priorité du nouveau cabinet devrait être, selon des analystes, de trouver une solution à la crise en Cyrénaïque (Est) où un mouvement se présentant comme autonomiste dirigé par Brahim Djathran, figure de l'insurrection contre Kadhafi, contrôle depuis six mois plusieurs ports.
Ansar Chariâa fait la loi
La crise politique et sécuritaire en Libye est alimentée par les milices qui contrôlent différentes régions du pays et imposent leur diktat aussi bien à la population qu'aux entreprises pétrolières et portuaires du pays. Mais la grande menace vient d'Ansar Chariâa qui ne reconnaît ni l'Etat naissant ni les choix du peuple libyen. Cette organisation terroriste est notamment très importante dans la Cyrénaïque, à l'extrême est du pays. Des attentats et des attaques contre les forces de sécurité, des magistrats et des hommes politiques sont courants. A ce titre, le département d'Etat américain a annoncé, vendredi dernier, l'inscription des trois branches d'Ansar Chariâa de Benghazi, de Derna (Libye) et de Tunisie comme «organisations terroristes étrangères» ainsi que les chefs respectifs de ces trois groupes comme «terroristes internationaux». Dans un communiqué, le département d'Etat souligne avoir inscrit ces trois groupes d'Ansar Chariâa sur la liste des organisations terroristes étrangères (FTO), en vertu des lois américaines relatives au terrorisme. En outre, le département d'Etat a également désigné Ahmed Abou Khattalah, Soufiane Ben Qumu et Seifallah Ben Hassine, communément appelé «Abou Iyadh», comme «terroristes internationaux». En conséquence de ces désignations, des sanctions sont prévues
portant sur l'interdiction de fournir ou tenter de fournir un soutien matériel ou des ressources financières, ou de s'engager dans des opérations avec ces trois groupes ou ces individus, et le gel de tous leurs biens qui pourraient se trouver aux Etats-Unis.
Le département de John Kerry souligne que les groupes Ansar Chariâa de Benghazi et de Derna, créés séparément après la chute du gouvernement de Mouammar Kadhafi, ont été impliqués dans des attaques terroristes contre des cibles civiles et dans plusieurs assassinats et de tentatives d'assassinats de responsables de la sécurité et des acteurs politiques dans l'est de la Libye, ainsi que dans l'attaque menée le 11 septembre 2012 contre le consulat américain à Benghazi dans laquelle l'ambassadeur américain, Chris Stevenson, et trois autres trois fonctionnaires américains avaient péri. Pour le département d'Etat, les membres de ces deux groupes terroristes libyens «continuent de poser une menace pour les intérêts américains», en précisant qu'Ahmed Abou Khattalah et Soufiane ben Qumu sont les dirigeants respectivement d'Ansar Chariâa de Benghazi et de Derna. Par ailleurs, il affirme que le groupe Ansar Chariâa de Tunisie, fondé par Seifallah Ben Hassine au début de 2011, a été impliqué dans
l'attaque menée le 14 septembre 2012 contre l'ambassade américaine et l'école américaine à Tunis, «qui a mis en danger la vie de plus d'une centaine de salariés de l'ambassade américaine». A ce propos, il rappelle que le gouvernement tunisien avait déclaré ce groupe comme une organisation terroriste qui a été impliquée dans des attaques contre les forces de sécurité tunisiennes, dans les assassinats de personnalités politiques tunisiennes et dans des tentatives d'attentats suicides dans des lieux fréquentés par les touristes. Pour le département d'Etat, «Ansar Chariâa de Tunisie, qui est idéologiquement aligné avec Al Qaïda et lié à ses affiliées, dont Aqmi, représente la plus grande menace pour les intérêts américains en Tunisie». Le gouvernement américain, a-t-il ajouté, s'est engagé à prendre toutes les mesures appropriées contre les organisations et les individus responsables des attaques contre les installations diplomatiques américaines en Libye et en Tunisie. «Nous restons
déterminés à travailler avec le gouvernement libyen pour traduire en justice les auteurs des attaques du 11 septembre 2012 de Benghazi et pour assurer la sécurité de notre personnel servant à l'étranger. De même, nous continuons d'exhorter le gouvernement tunisien à traduire en justice les responsables de l'attaque du 14 septembre 2012 menée contre l'ambassade américaine à Tunis», a-t-il poursuivi. Dans ce sillage, le département d'Etat a inclus vendredi dernier une récompense allant jusqu'à 10 millions de dollars pour toute information menant à l'arrestation ou à la condamnation de tout individu responsable de l'attaque de Benghazi de septembre 2012. On a l'impression que les Etats-Unis, tout autant que tout l'Occident, viennent de découvrir la menace terroriste en Libye et les conséquences de leur intervention pour en finir avec le régime de Kadhafi. A la lecture d'une analyse publiée en septembre dernier sur le site du Huffington Post par Geoff D. Porter, fondateur et directeur de North Africa Risk Consulting, on peut saisir ce choc subi par les Occidentaux lorsque la violence s'est installée en Libye ouvrant la voie au chaos.
A. G.


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