La rencontre était aussi une occasion d'évaluer les progressions en matière de promotion de l'emploi, en situer les forces et les faiblesses et prendre les mesures à même de lever les contraintes rencontrées sur le terrain et améliorer les performances. Dans son allocution d'ouverture des travaux de cette rencontre, le ministre a expliqué que le problème du chômage est un problème à dimension mondiale. «La problématique de la promotion de l'emploi et de la lutte contre le chômage, notamment des jeunes et des diplômés, constitue, de nos jours, une des préoccupations essentielles de l'ensemble des pays quel que soit leur niveau de développement», dira M. Benmeradi. L'Algérie à l'instar des autres pays, fait face à cette problématique du manque d'offres d'emploi, avec une population à 75% de jeunes, et étant donné que cette catégorie est la plus touchée par le chômage, cela signifie qu'une bonne partie de la population souffre du manque d'emploi. Face à cette situation, le ministre a assuré que «la question de l'emploi et de la lutte contre le chômage est placée au cœur de notre politique de développement et constitue une des priorités du programme du gouvernement». Selon M. Benmeradi, le gouvernement à pris en 2011 d'importantes mesures visant à favoriser la création d'emplois et à encourager les recrutements, notamment des jeunes primo demandeurs d'emploi. Ces mesures ont été complétées en 2013, à travers l'instruction du Premier ministre (instruction n°1 du 11 mars 2013 relative à la gestion de l'emploi dans les wilayas du Sud), par un mécanisme de relance de l'emploi spécifique aux wilayas du Sud et étendu par la suite aux wilayas des Hauts-Plateaux. Les pouvoirs publics, de leur côté, ont procédé à des approches à caractère économique, notamment à travers des mécanismes permettant la création d'un volume d'emplois à même de maintenir la tendance à la baisse du niveau du chômage amorcée depuis le début des années 2000 tout en préservant l'emploi existant. Par ailleurs, «dans le cadre de l'encouragement de l'entreprenariat des jeunes, le taux de bonification des taux d'intérêts bancaires a été porté à 100% au niveau national à compter de juillet 2013», a rappelé M. Benmeradi. Le ministre a salué les efforts des pouvoirs publics dans la lutte contre le chômage qui est «passé de 29,7% en 2000 à 9,8% en 2013, tandis que le taux de chômage des jeunes de la tranche d'âge 16-24 ans a chuté de 54,07% en 2000 à 24,8% en 2013, alors que le taux de chômage des diplômés est passé de 21,4% en 2010 à 15,2% en 2012 pour atteindre 14,3% en 2013». Le ministre qui reprenait les statistiques révélées par l'Office national des statistiques dira que le secteur privé constitue le principal pourvoyeur d'emplois avec 58%, et 71% des placements réalisés par l'Agence nationale de l'emploi ont été opérés dans le secteur privé. Quant aux demandes d'emploi, le ministre a affirmé que le marché de l'emploi est dominé par la demande des jeunes, âgés de moins de 30 ans, qui représentent 56% des demandeurs d'emploi. Les secteurs professionnels les plus actifs en matière d'offres d'emploi sont selon l'ONS, le secteur tertiaire (commerce et services) qui emploie plus de la moitié (59,8%) des actifs, suivis par le Btph (16,6%), l'industrie (13%) et enfin l'agriculture (10,6%). En incluant les prévisions de recrutement de la Fonction publique et les recrutements opérés en violation de la réglementation relevés par les services de l'Inspection du travail, les statistiques sectorielles font ressortir que plus de 675 000 postes d'emploi ont été générés en 2013. Selon M. Benmeradi, «malgré les nombreuses progressions en matière de lutte contre le chômage, les défis demeurent encore nombreux, notamment pour assurer des emplois de qualité jouissant d'une couverture sociale adéquate». Dans le cadre de la politique du gouvernement de la promotion de l'emploi, le ministre a annoncé que «l'année 2014 verra la mise en place d'un nouveau dispositif public de soutien à l'emploi salarié appelé à remplacer l'actuel dispositif d'aide à l'insertion professionnelle». Ce nouveau dispositif qui sera orienté essentiellement vers le secteur économique public et privé, aura pour objectif d'unifier les contrats d'insertion et du contrat de travail aidé pour ne retenir qu'un seul contrat de travail intitulé «Contrat de Premier Emploi Jeune (Cpej)» conforme à la législation du travail rémunéré sur la base du salaire de poste avec une couverture sociale étendue. Par ailleurs, les postes vacants estimés à 140 000 postes dans les institutions et administrations publiques seront attribués en priorité aux jeunes insérés au niveau de ces administrations dans le cadre du Daip. Le ministre a aussi annoncé plusieurs nouvelles mesures visant à faciliter l'accès à l'emploi, à améliorer les délais de satisfaction des offres d'emploi des employeurs et à accélérer le rythme des placements des demandeurs d'emploi, tout en restant dans le cadre légal régissant la gestion et la régulation du marché de l'emploi. Parmi ces mesures, la généralisation de la formule de recherche active de l'emploi sur tout le territoire national (à l'exception des wilayas du Sud, pour lesquelles un dispositif spécifique est mis en œuvre), le raccourcissement du délai de réponse par l'Anem qui passera d'un délai maximum de 21 jours à un minimum de 72 heures, l'allongement du délai de renouvellement et de pointage physique pour la réinscription de 3 mois à 6 mois, le renforcement de la transparence du marché du travail grâce à une large publicité des offres d'emploi, des placements réalisés et des demandes d'emploi, le renforcement du contrôle et de la répression contre les emplois non déclarés. Le ministre a appelé les directeurs de l'emploi de la wilaya à «veiller particulièrement à l'amélioration et à l'adaptation des qualifications de la main-d'œuvre locale à travers une étroite collaboration et un échange d'informations permanent avec les établissements de formation professionnelle situés dans les wilayas en vue d'orienter leurs programmes de formation vers les métiers demandés par le marché du travail et les entreprises en quantité et en qualité». Il a aussi insisté sur le fait que les entreprises étrangères réalisant des travaux dans le pays sont dans l'obligation de contribuer à la formation de la main-d'œuvre locale, notamment dans les métiers où il est constaté un recours fréquent à une main-d'œuvre expatriée. A. K.