En effet, et en raison de la tenue à Alger depuis le 16 janvier de réunions entre différentes factions maliennes, les objectifs et le rôle d'Alger dans le dialogue intra-malien a été explicité à plusieurs reprises par les deux ministres, qui étaient réellement en phase dans leurs réponses. «Des groupes maliens ont sollicité notre pays pour les aider à se préparer au dialogue intra-malien qui doit se tenir à Bamako, nous en avons informé les autorités maliennes, le président Burkinabé, la Cedao, l'Union africaine et les 5 pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU», a annoncé Ramtane Lamamra. «Tout se fait dans la transparence et la présence du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) est la preuve que nous voyons d'un bon œil tout ce qui peut aider à retrouver la stabilité au Nord-Mali», a renchéri Zahabi Ould Sidi Mohamed. Pour les deux ministres cette initiative d'Alger, qui s'est faite avec l'accord de tous les voisins et concernés, ne vise rien d'autre qu'à «consolider et parachever la démarche entamée à Ouagadougou et à faciliter le dialogue malien qui doit se tenir au Mali». «Il faut positiver et contribuer à la démarche», a ajouté le ministre malien. Pour le ministre algérien, «ces réunions sont des consultations exploratoires, des discussions prometteuses et positives. D'autres acteurs peuvent y contribuer mais le but est d'aller aussi vite que possible pour permettre au président IBK de réaliser le programme pour lequel il a été élu». A un journaliste malien qui s'interrogeait sur le rôle de l'Algérie dans la situation au Nord-Mali et sa supposée implication, Ramtane Lamamra répondra que «l'Algérie a fait des choses et qu'elle ne communique pas assez dessus. Mais il y a des choses que l'Algérie ne fait jamais. L'Algérie n'a jamais douté que l'avenir du Mali est dans son unité nationale, son intégrité territoriale ainsi que dans la réconciliation nationale et la démocratie». Il est clair que la visite d'amitié et de travail du président Ibrahim Boubacar Keita en Algérie ouvre une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays «frères et voisins». Une relation qui aura un autre ton que celui du temps de Amadou Toumani Touré. A. E. Les diplomates algériens retenus en otages au Mali sont vivants Les diplomates algériens retenus en otages au Mali «sont vivants», a déclaré hier Ramtane Lamamra. Il ajoutera que les autorités algériennes «souhaitent leur libération dans les délais les plus brefs». «La libération des otages revêt une importance capitale et constitue, de ce fait, une priorité de l'action du gouvernement algérien», a-t-il ajouté. Le ministre des Affaires étrangères indiquera que des «concertations se poursuivent avec des frères aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du Mali et avec des groupes, dont certains se trouvent à Alger pour des concertations dans le cadre du dialogue intra-malien». Ramtane Lamamra exprimera le vœu de voir tous les efforts déployés pour la libération des otages «couronnés de succès». Pour rappel, le Consul algérien et ses collaborateurs ont été enlevés le 5 avril 2012 du siège du consulat algérien à Gao (Nord du Mali). «Il n'y a pas de forces étrangères en Algérie» A une question sur la présence de troupes étrangères sur le territoire national, le ministre des Affaires étrangères a tenu, avec un air amusé, à apporter un démenti formel à cette rumeur ainsi qu'à celle faisant état de drones américains sur le sol tunisien. «Il n'y a pas de forces étrangères en Algérie et selon nos informations, il n'y a pas de drones en Tunisie», a-t-il déclaré.