Le Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) à Alger a abrité, hier, la 3e Conférence algéro-française de l'enseignement supérieur sur le thème de «la coopération bilatérale et l'internationalisation de l'enseignement supérieur». Une rencontre qui a vu la signature de 6 accords de partenariat entre différents organismes de recherche des deux pays, ainsi qu'un accord de partenariat entre les deux ministères pour renforcer les relations déjà existantes et pour donner un élan aux relations algéro-françaises en matière de recherche et de technologie. Il s'agit notamment d'un protocole d'accord bilatéral qui permettra de créer un comité dont la mission sera de définir les modalités de discussion pour mettre en place une commission mixte qui identifiera les activités de formation et de recherche, d'un accord de coopération entre la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (Dgrsdt) du côté algérien et l'Agence française d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, et d'une convention-cadre entre l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique et la banque publique d'investissement française. Les deux parties ont également paraphé un accord portant sur la mise en place d'un réseau mixte liant les écoles algériennes et les grandes écoles françaises avec pour objectif de pérenniser les actions de coopération qui ont été menées dans le cadre du Fonds de solidarité prioritaire (FSP). Cette conférence est la troisième du genre après celles de 2010 et 2011. Elle a pour objectif majeur d'établir un bilan de la coopération algéro-française en termes de recherche scientifique, d'enseignement supérieur et d'échanges en termes de progression et de développement technologique entre les deux pays. Cette conférence intervient, estiment les responsables, dans un climat de coopération et un climat politiquement favorable à ce genre d'initiative de rapprochement entre les deux pays. La conférence présidée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Mohamed Mebarki et son homologue française, Mme Geneviève Fioraso, a vu aussi la participation de l'ambassadeur de France en Algérie et des représentants du ministère français des Affaires étrangères ainsi que plusieurs directeurs de centres de recherche et chefs d'entreprise algériens et français. Cette conférence a débattu des questions qui concernent les deux parties, des questions concernant entre autres le système LMD, le rapprochement de l'enseignement supérieur du monde socioéconomique, la capitalisation des acquis des programmes de coopération et l'internationalisation de l'enseignement supérieur et de la recherche. Dans son allocution d'ouverture des travaux de la conférence, M. Mebarki dira que «cette conférence intervient dans un moment fort de la coopération sur le plan de la recherche scientifique entre les deux pays». Le ministre s'est félicité des résultats obtenus jusque-là en matière de coopération bilatérale et d'échange entre les deux rives des expertises et des connaissances technologiques et académiques. «Nous nous réjouissons des résultats de notre coopération, nous visons de renforcer davantage la relation et de consolider les acquis», dira encore le ministre. Dans le cadre du renforcement des relations en terme de recherche scientifique, il a annoncé la réalisation de plusieurs projets de recherches entre les deux pays, affirmant que la mobilité des étudiants et des chercheurs sera favorisée entre les deux pays. D'autre part, il a indiqué que trois instituts de technologie verront le jour dès la prochaine rentrée universitaire, ainsi que la création d'une école de l'enseignement de la langue française qui sera très bénéfique pour l'Algérie qui enregistre un manque flagrant d'enseignants de la langue française. De son côté, Mme Fioraso dira : «Nous souhaitons aller encore plus loin dans cette coopération.» Elle a expliqué que le gouvernement français s'est engagé depuis 2012 à encourager la mobilité internationale et la venue des immigrés pour poursuivre leurs études ou travailler en France. Mme Fioraso a rappelé dans ce sens le discours du président François Hollande, le 14 janvier dernier, dans lequel il a expliqué que la mobilité internationale des chercheurs et des étudiants ne pourra être que bénéfique et «qu'il ne faut pas en avoir peur», dira la ministre française, reprenant les propos du Président français à ce sujet. Elle dira aussi que les deux pays partagent les mêmes visions pour l'avenir dans le cadre de la recherche scientifique et l'amélioration de la qualité de l'enseignement pour améliorer d'un autre côté l'employabilité des jeunes et leur donner plus de chance d'intégrer le monde professionnel avec des compétences de haut niveau étant donné que le marché de l'emploi est aujourd'hui de plus en plus exigeant en ressources humaines qualifiées. Mme Fioraso a insisté aussi sur l'obligation de procéder à un rapprochement entre le secteur académique (université-centre de formation) et le secteur technologique (entreprise, industrie). D'autre part, la conférence a été aussi une occasion de débattre de l'apport des programmes de coopération bilatérale en cours et sur leur rôle dans l'ouverture à l'internationalisation de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, plusieurs débats ont été organisés en tables rondes traitant des différents thèmes retenus à cet effet. Une première table ronde a été consacrée à une réflexion et à des échanges dans le contexte des bilans faits sur la mise en place du système LMD en Algérie (2003-2013) et en France lors des assises nationales. Le second débat a tourné autour de l'ouverture de l'enseignement supérieur et de la recherche au monde de l'entreprise à travers l'amélioration de l'employabilité des jeunes diplômés. La troisième a été consacrée à la recherche scientifique, sous le thème «capitaliser sur les acquis des programmes de coopération de formation des enseignants chercheurs et chercheurs». A. K.