Le déficit en infrastructures sportives est un des écueils qui freinent le développement du sport, de masse comme d'élite, en Algérie. Les pouvoirs publics ont entrepris de l'aplanir en lançant plusieurs chantiers de réalisations et/ou de réhabilitations de stades, centres d'éducation physique et sportives, salles omnisports, piscines... Le nouveau stade de Douéra, à l'ouest d'Alger, est l'un de ces projets. Mais le chantier est à l'arrêt depuis trois ans, avec un taux de réalisation de 10%. Excédé par le retard pris, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, réagit. Il menace de résilier le contrat avec l'entreprise chinoise chargée de la construction du nouveau stade, si une solution n'est pas trouvée pour faire redémarrer le chantier. «Ce projet est à l'arrêt depuis trois ans. Nous considérons que le retard a trop duré. Si nous ne parvenons pas à trouver un compromis avec l'entreprise qui a démarré les travaux, pour qu'elle poursuive elle-même le projet, nous serons obligés de résilier le contrat, avant de confier le projet à une autre entreprise» a affirmé, M. Tahmi, lundi dernier, lors du forum de l'Organisation des journalistes sportifs algériens. L'entreprise chinoise chargée de réaliser le stade de Douéra avait demandé une réévaluation du coût du projet, soit une révision à la hausse de ses honoraires. Cette réévaluation est motivée par des complications dans la réalisation du projet que l'entreprise a relevé. Mais le ministère de la Jeunesse et des Sports a considéré que le montant exigé était exorbitant, par rapport à celui de la première étude. Dès lors, la situation ne pouvait qu'aboutir à une impasse. Au début des années 2000, l'Etat avait lancé un grand plan pour la construction de pas moins de 12 000 infrastructures sportives. Mais des imprévus et des aléas, survenus particulièrement en 2004, avaient considérablement ralenti l'avancement des travaux. Jusqu'en 2012, les taux d'avancement des différents projets (stades de football, piscines, terrains d'athlétisme) étaient restés à seulement 35% dans le meilleur des cas. Un coup de fouet et des rallonges budgétaires seront donnés pour faire avancer les chantiers dont les taux d'avancement atteindront les 58% en l'espace d'une seule année (2013). Selon le MJS, même les projets qui présentaient des litiges ont fini par redémarrer, comme cela a été le cas à Tizi Ouzou. Le stade de Douéra reste, pour l'heure, le seul chantier encore à l'arrêt. Pour meilleur suivi des projets et chantiers, le ministère a décidé de mettre en place une Agence nationale pour le suivi des grands projets. Cette structure qui sera créée prochainement, selon M. Tahmi, aura pour principale mission de superviser l'évolution des différents chantiers lancés à travers le pays. R. C.