Une série de mesures a été prise par le gouvernement dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, pour appuyer le programme national de création d'un nouveau tissu de petites et moyennes entreprises (PME) et mettre à niveau des entreprises. Avec un budget de 386 milliards de dinars, quelque 20 000 PME sont ainsi visées par l'opération de mise à niveau à l'horizon 2015. Le programme gouvernemental prévoit aussi la création de pas moins de 200 000 nouvelles PME, soit 30 PME pour 1 000 habitants, afin de mieux valoriser le potentiel existant et d'impulser une dynamique favorable à la promotion de nouveaux investissements industriels. Quatre années se sont écoulées depuis le lancement dudit programme et l'heure du bilan est ainsi venue. La PME qui constitue le cœur du développement économique et social, et qui est la clef de voûte de toutes les stratégies de croissance, peine à se développer en Algérie, s'accordent à dire patrons, experts et officiels. Les pouvoirs publics qui prévoyaient la création de 200 000 petites et moyennes entreprises, «ont perdu ce pari», estiment les spécialistes en la matière. En effet, le nombre de petites et moyennes entreprises en Algérie s'est élevé à 740 000 PME en 2012, dont 97% d'entre elles sont de très petites entreprises employant moins de 10 personnes, ce qui «reste en deçà des potentialités économiques du pays», estime le président du Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME), Zaïm Bensaci, selon lequel, l'Algérie ne peut se satisfaire d'un tel nombre de PME. Pour prétendre offrir du travail aux chercheurs d'emploi et booster la sous-traitance afin de réduire les importations, l'Algérie, selon M. Bensaci, devrait disposer de 2 millions de PME. Quels sont les obstacles ? Selon le président de CNC/PME, «la PME rencontre toujours des problèmes et des contraintes qui freinent son évolution et font stagner la production nationale, cela ne permet pas le développement économique de l'Algérie». Ainsi, ce type d'entreprises souffre de problèmes d'accès aux différents moyens de financement, et aux différentes possibilités de crédits et de garanties. La PME en Algérie souffre également de difficultés d'accès au foncier en raison de la complexité des procédures administratives et de pratiques administratives et bureaucratiques lourdes. S'ajoutent à ces obstacles, la baisse remarquable sur le plan de l'encadrement, du suivi et de l'accompagnement des PME/PMI. Outre l'environnement extérieur, la PME souffre également de beaucoup d'insuffisances à l'interne, souligne M. Bensaci, qui cite entre autres faiblesses, la mauvaise gestion de la qualité et des ressources humaines. Le secteur de la PME en Algérie fait donc face à un environnement défavorable pour son développement et risque de disparaître si des mesures concrètes ne sont pas prises pour lever toutes les contraintes qu'il rencontre. Les acteurs économiques font état de 300 000 entreprises en difficultés et menacées de disparition. Aussi, pour assurer le développement du secteur est-il impératif, selon le président du CNC/PME, de mettre en œuvre une nouvelle dynamique de développement de l'entreprise en Algérie. M. Bensaci suggère, à ce titre, d'élaborer une cartographie numérisée de la PME en Algérie. Il propose par ailleurs de développer la sous-traitance, d'encourager le partenariat entre secteurs public et privé et aussi d'enseigner l'entreprenariat à l'université. Il est également recommandé d'organiser des assises nationales de la PME en 2014. Quant au président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed Seghir Babès, il est, pour lui, nécessaire d'aller de l'avant «plus vite et plus haut» pour assurer l'émergence de l'Algérie avec ses PME, qui auront à jouer ce rôle clé dans les mois et les années à venir. B. A.