Mascara, une wilaya à vocation agricole, accueille le championnat d'Algérie de karaté-do (kumité) des cadets et cadettes. Les épreuves ont commencé vendredi dernier à la salle omnisports du complexe sportif du chef-lieu de wilaya. Cette compétition de deux jours est organisée par la Ligue de wilaya de Mascara en collaboration avec la Fédération algérienne de karaté-do, et regroupe 240 athlètes dont 96 filles, représentant plus de 20 wilayas du pays. Un peu plus loin, c'est la capitale de l'ouest, Oran, qui est désignée pour abriter la phase qualificative du championnat d'Algérie de taekwondo, en spécialité Kyorugi juniors (filles et garçons), dont les épreuves se sont ouvertes également vendredi dernier à la salle omnisports de la daïra Aïn El Turck. Cette compétition regroupe plus de 260 athlètes, filles et garçons des ligues de wilayas d'Alger, Annaba, Batna, Biskra, Bordj Bou Arréridj, Bouira, Chlef, Constantine, Djelfa, El Tarf, Ghardaïa, Mila, Oran, Oum El Bouaghi, Skikda et Tizi Ouzou. Ces deux compétitions qui sont de dimension nationale, montrent que l'activité sportive existe aussi bien dans les grandes wilayas qui sont l'objet de toutes les attentions, mais également dans ces régions qu'on connaît surtout pour leurs performances agricoles, leur artisanat ou atouts touristiques. Dans certaines wilayas, les «pourvoyeurs» de la ligue wilayale en sportifs compétiteurs, voire en champions, de telle discipline ou telle autre sont souvent des clubs de petites agglomérations qui manquent d'infrastructures, d'équipements et de moyens. Aïn Larbaâ, une commune de la wilaya d'Aïn Témouchent, a longtemps tenue la dragée haute à l'équipe de basket-ball du chef-lieu de wilaya. Pourtant, ses basketteurs étaient loin d'avoir les moyens requis pour pratiquer leur sport dans les meilleures conditions et évoluer. D'ailleurs, nombreux ont fini par baisser les bras, au propre comme au figuré. A Alger, le dojo de Cheraga a «produit» des champions en karaté-do -il a même une championne qui a été récupérée par un grand club de la capitale- et apparaît comme une véritable pépinière. Ces qualités ne l'empêchent pas de se débattre dans un entrelacs de problèmes sans qu'aucune solution ne soit apportée par la ligue ou la direction de wilaya. Même tableau dans la commune de Baba Hacène où le club de judo qui est porté par son président, un ancien champion, et un mécène de la commune, n'avait même pas les moyens de payer les billets d'avion pour deux de ses judokates qui devaient participer, l'été dernier, au championnat arabe de judo à Sharam Echeikh. Ce club a aussi formé des champions et enseigne cet art martial à plus de 200 enfants. Son président nous a affirmé qu'il pouvait accueillir bien plus s'il avait les moyens et équipements nécessaires. Or, le club ne dispose que d'une petite salle avec pour seul équipement un tatami éculé. Pas de douches, pas de matériel de musculation et d'entraînement ou un bus pour le transport des sportifs lors des sorties ni de médecin. La seule ressource de ce club, comme tous les autres d'ailleurs, est la rachitique subvention de l'Etat qui est tout simplement ridicule, au vu des besoins et surtout des capacités de ces centres de formation dont l'action n'est pas uniquement sportive mais également sociale. Le ministère de la Jeunesse et des Sports comme les ligues devraient se pencher sur ces pépinières et réorienter vers elles une partie de ces masses d'argent qu'ils distribuent à des clubs qui ne forment rien depuis longtemps déjà. Des subventions conséquentes et de la reconnaissance sont la rétribution que ces terreaux de la citoyenneté et de la sportivité sont en droit de revendiquer et d'avoir. H. G.