Parce que les zones humides constituent des écosystèmes à la fois complexes et fragiles, et des espaces à valeur économique avérée, les différents pays du monde ont mis en place des programmes de protection de ces espaces. L'Algérie, à l'instar de beaucoup d'autres pays, a signé la convention Ramsar, Traité intergouvernemental qui constitue le cadre de la coopération internationale en matière de conservation et d'utilisation rationnelle des zones humides. En Algérie, le nombre de zones humides répertoriées dépasse les 1 500 pour une superficie de 3 millions d'hectares dont 50 classées internationales se situant sur l'ensemble du territoire national. Depuis sa ratification en 1982, cette Convention devenue effective en 1984 avec le classement de deux sites, les lacs Tonga et Oubeira situés à El Kala, a permis la mise en œuvre de beaucoup d'actions et le lancement de projets pour faire connaître ces espaces, sauvegarder leur patrimoine, et atteindre les objectifs de développement de même qu'améliorer la vie des populations riveraines. Car, les zones humides participent à l'amélioration de la qualité de l'eau, permettent de nombreuses activités génératrices d'emplois, telles les élevages, l'aquaculture, mais aussi le développement du tourisme vu leur richesse au plan des paysages. Elles offrent ainsi des lieux de détente et de loisirs pour les familles algériennes. Parce qu'elles sont génératrices de richesses, ces zones humides jouent un grand rôle dans la vie des populations rurales et dans la sécurité alimentaire du pays. D'ailleurs la célébration, le 2 février dernier, de la Journée internationale des zones humides avait pour slogan «Zones humides et l'agriculture, cultivons le partenariat !», afin de montrer leur importance pour l'agriculture dont l'exploitation permet l'amélioration des moyens d'existence. L'Algérie, tout comme les autres pays membres de Ramsar a célébré ce thème d'autant qu'un riche programme de Ppdri (projets de proximité et de développement rural intégré) dans le cadre de la politique du renouveau agricole existe et est en train d'être appliqué sur le terrain. Le nombre de ces Ppdri est de 12 000 actuellement au profit des populations rurales pour permettre d'améliorer leurs conditions de vie et d'atténuer la pression exercée sur les ressources naturelles. Par ailleurs, 26 plans de gestion de zones humides sont prévus dans les cinq prochaines années, soit d'ici 2019, avec pour but d'asseoir une gestion durable des sites protégés en prenant en considération, à la fois, les besoins socioéconomiques et la nécessité de leur préservation. Les pouvoirs publics comptent, selon la DGF (Direction générale des forêts), doter les 50 sites classés sur la liste Ramsar d'importance internationale, d'«un outil de planification afin d'améliorer la gestion multisectorielle et d'impliquer les populations locales dans le cadre d'une gestion participative».Toujours selon la DGF, à ce jour, neuf zones humides sont dotées de plan de gestion en cours de mise en œuvre et 17 sont en cours de contractualisation. D'ici à 2019, l'Algérie compte classer sept zones humides en airs protégés.En outre, une stratégie nationale est en cours d'élaboration pour déterminer les orientations de gestion et de valorisation des zones humides à l'horizon 2030. Un comité multisectoriel a été d'ailleurs installé par arrêté ministériel afin de suivre la mise en œuvre de cette stratégie. La DGF est impliquée aussi dans des projets de coopération internationale pour améliorer la gestion grâce à l'introduction d'outils modernes de gestion et d'indicateurs de suivi et d'évaluation par imagerie satellitaire. Aujourd'hui, les responsables du secteur des forêts plaident pour que les zones humides soient «intégrées dans un ensemble économique, incluant l'agriculture et le tourisme dans un strict respect des règles écologiques». L'utilisation rationnelle des zones humides est aujourd'hui plus qu'une nécessité puisqu'il y va de la survie des populations rurales. Des programmes de sensibilisation sont d'ailleurs mis en place en direction des populations et des écoliers pour attirer leur attention sur l'importance de telles espaces. Car, la protection de ces zones humides est un travail complexe en ce sens qu'il exige l'intervention de multiples secteurs : l'agriculture, l'eau, l'environnement, le tourisme, et la pêche, qui doivent travailler en coordination continue. B. A.