Les praticiens de la santé publique se mobilisent pour des changements réels dans le fond des textes contenus dans la loi fondamentale régissant le secteur. Cette loi, qui date de 1985, s'avère complètement dépassée et ne répondant pas aux besoins des Algériens en matière de prise en charge sanitaire ni d'ailleurs des professionnels qui exercent dans des conditions difficiles. Pendant des mois, ils travaillaient dans ce sens. Leur travail, ils l'ont finalisé vendredi soir et comptent remettre la synthèse aux services du ministère de tutelle, cette semaine. Si ce n'est pas cette semaine, ce sera lors des assises nationales de la santé qui auront lieu le 20 mars prochain, a déclaré hier le secrétaire national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), Chibane Nawfel, en marge des travaux d'un séminaire national sur les politiques de santé, organisé par le syndicat, à la mutuelle des matériaux de construction à Zéralda (Alger). Le Dr Chibane rappelle qu'en 2001 déjà, plus exactement le 5 mars, le Syndicat national des praticiens de la santé publique a interpellé le président de la République sur la situation «catastrophique» du secteur : «Le 5 mars 2001, nous avons adressé une lettre au président de la République, attirant son attention sur la situation catastrophique du secteur. Nous lui avons dit que le système est dépassé et la loi aussi.» Les choses ont avancé très lentement. Par moment, elles ont complètement stagné, chose que le syndicat et d'autres représentants d'autres corporations de la santé ont plusieurs fois dénoncée. Ces derniers temps, des signes d'une avancée considérable semblent se manifester. «Il y a de l'espoir. On sent qu'il y a une autre vision de la prise en charge de notre système de santé. Le fait qu'ils organisent ces assises est déjà un grand acquis. De nombreuses fois nous avons appelé à l'organisation de ces assises et à l'élaboration d'une nouvelle loi sanitaire», soutient le Dr Chibane. Plus confiant, il affirme en ce qui concerne l'avant-projet de loi qui leur a été transmis, il y a quelques mois : «On peut dire que l'avant-projet de la loi est assez bon. Au moins 70% du contenu des textes qui nous ont été transmis. Le reste, nous le débattrons ensemble lors des prochaines assises. Une chose est sûre, une fois la nouvelle loi adoptée, il y aura de grands changements positifs. La prise en charge du citoyen algérien sera bien meilleure et les conditions de travail des professionnels aussi.» Pour ce qui est de la tripartite dont ils ne feront pas partie, les praticiens ne comptent pas se taire. Leur syndicat a appelé les délégués d'Alger et quelques membres, à tenir un sit-in de protestation devant le palais du gouvernement, aujourd'hui même, date de la tenue de la tripartite. D'autres syndicats faisant partie de la Confédération des syndicats algériens (CSA) y seront également présents. Il s'agit du Snpssp (Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique), le Snapsy (Syndicat national des psychologues), le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), l'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) et le Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur). K. M.