Pour le syndicat des médecins, qui a transmis un mémorandum aux institutions, “tout dans le secteur nécessite révision”. Ne se considérant pas de “ceux qui se taisent”, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a tiré, dans un mémorandum rendu public hier, la sonnette d'alarme quant à la situation de la santé publique. Destiné au président de la République, au Chef du gouvernement, aux députés et aux sénateurs, ce mémorandum se veut une invite pour les pouvoirs publics à une halte pour imaginer “des solutions radicales” car, pour le SNPSP, “tout dans la santé publique nécessite révision”. Bien plus, ce syndicat exige l'organisation d'une conférence nationale, seul cadre, à ses yeux, où peut se tenir “un véritable débat à même de trouver les solutions idoines pour les réformes dans ce secteur”. Tout comme il exige la participation active “à la mise en place de textes régissant les réformes de santé et la future loi sanitaire”. Tout en rappelant qu'il est le premier syndicat de la corporation à avoir demandé une réforme de la santé, le SNPSP a reproché au ministère d'avoir confectionné la nouvelle mouture de la loi sanitaire dans “l'opacité la plus absolue”. Aussi, exige-t-il d'être mis au courant “du futur de la santé publique”. L'autre revendication brandie par le SNPSP est d'être partie prenante dans l'élaboration de l'avant-projet du statut particulier du praticien de santé, tout en insistant sur l'imminence de sa promulgation. Sur ce point, le SNPSP ne s'explique pas le fait que le statut particulier du praticien soit négocié par les représentants des travailleurs d'autres secteurs. Son autre aspiration est qu'il puisse jouir des prérogatives d'un syndicat “constitutionnellement reconnu” et être considéré comme “partenaire incontournable dans la défense des intérêts socioprofessionnels du praticien de santé publique”. Révolté par la situation socioéconomique du praticien, dont le salaire de base n'est que d'une fois et demie le SNMG, le syndicat du Dr Besbes déclare que le médecin “n'a de place ni parmi les pauvres ni parmi les riches”. “Son statut social se délabre sans cesse, en fonction de la diminution du pouvoir d'achat et par effet d'entraînement, il perd toute notion de son statut de cadre de la nation”, regrette-t-il encore. Sur le plan un peu plus politique, le SNPSP, autonome vis-à-vis des partis comme d'autres influences, s'est qualifié de “parfait outil constitutionnel, défendant aussi bien les intérêts socioprofessionnels de ses adhérents que la sauvegarde d'une santé publique qui se doit d'être performante”. Respectueux des lois de la République, le syndicat du Dr Besbes exige que ces mêmes lois “soient respectées par ses protagonistes”. A. C.