L'Algérie et l'Union européenne (UE) s'attellent, dans le cadre de l'Accord d'association signé en 2005, à préparer une nouvelle programmation financière couvrant la période 2014-2017. Une occasion propice devant permettre aux deux parties de booster la coopération déjà existante, mais dont le bilan s'est avéré «mitigé». C'est ce qui ressort de la journée de la coopération Algérie-UE tenue hier à l'hôtel Hilton, Alger, dans le but de faire le point sur les réalisations, mais également relever les enseignements pour les prochaines étapes. Selon Michael Kohler, directeur géographique pour le voisinage : «Pour le futur, les relations entre l'UE et l'Algérie laissent entrevoir des nouvelles pistes à explorer ainsi que des objectifs communs importants.» Il indique, à ce titre, que le futur plan d'action de l'Accord d'association, dont les négociations sont en cours avec la partie algérienne, est scindé en quatre axes, à savoir : la réforme des médias, l'amélioration des droits humains, la débureaucratisation de l'environnement des affaires et le développement durable. Ali Mokrani, directeur de la coopération avec l'UE et les institutions européennes, qui a essayé d'illustrer aux participants présents l'évolution des relations de l'Algérie avec l'UE, n'a toutefois pas manqué de rappeler que la démarche algérienne relative au réaménagement du démantèlement tarifaire «est intervenue suite au résultat d'une évaluation de cinq années de mise en œuvre de l'accord d'association dont le bilan s'est avéré mitigé», ce qui est d'ailleurs, souligne-t-il, «partagé par la partie européenne». La révision du calendrier de démantèlement tarifaire, à la faveur d'un compromis dans le cadre d'un package sur les volets industriel et agricole visait, rappelle-t-il encore, à permettre la relance de l'outil de production national, et à corriger un tant soit peu «les déséquilibres sans cesse croissants», caractérisant les échanges Algérie-UE, mais il visait surtout à sensibiliser le partenaire européen sur la nécessité d'un accompagnement substantiel de la mise à niveau de l'économie algérienne. L'Algérie, poursuit-il, «espère que ce compromis est de nature à développer avec l'UE un partenariat industriel et à promouvoir un transfert de technologie visant une diversification de l'économie nationale, afin de la soustraire de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et à mieux valoriser ses avantages comparatifs avec l'UE». Elle espère aussi, selon M. Mokrani, que l'amélioration du climat des affaires, à la faveur des mesures prises par le gouvernement, aura des effets positifs sur les investissements productifs européens en Algérie qui se concentrent, souligne-t-il, «sur le seul secteur des hydrocarbures». B. A.