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Sahel : une région, plusieurs crises
Publié dans La Tribune le 24 - 02 - 2014

Au Sahel, les crises sont multiples et liées les unes aux autres. Tour d'horizon des plus importantes et des efforts du système des Nations Unies.
La crise alimentaire
Quand le Sahel fait la une de l'actualité, c'est souvent parce que des millions de personnes sont menacées de famine. Crise alimentaire et tragédie humanitaire vont souvent de pair. En 2012, 18 millions de personnes ont vécu sous la menace d'une telle crise. Cette année, ils sont 11 millions à y faire face et
1,4 million d'enfants pourraient souffrir de malnutrition sévère. L'insécurité alimentaire est pour des millions de sahéliens une menace permanente. Ces 50 dernières années, les sécheresses ont provoqué des famines. De l'avis général, il est temps de rompre le cycle des crises alimentaires récurrentes.
Que font les Nations Unies ?
Cette année, durant les soudures (périodes entre deux récoltes, de mai à septembre) le Programme alimentaire mondial a alimenté entre 5 et 6 millions de personnes chaque mois. En 2012, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a assisté plus de 5,2 millions de personnes. Avec ses partenaires, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) mobilise également des ressources et aide les communautés dans le besoin.
La crise environnementale
Le climat du Sahel est caractérisé par de fortes variations et des récipitations irrégulières, obstacles majeurs à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté dans la région, selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (Pnue). Selon les experts, la situation s'est aggravée ces dernières décennies. Entre 1970 et 1993, la région a connu 20 ans de sécheresse. La fréquence et l'ampleur des inondations se sont également accrues. La FAO estime que plus de 80% des terres sont dégradées. D'ici 2050, écrit Malcolm Potts de l'Université de Californie à Berkeley, l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre provoquera une hausse des températures de 3 à 5 degrés Celsius et les événements climatiques extrêmes seront plus fréquents.
Divers facteurs expliquent la crise environnementale du Sahel. Selon le Pnue, «ces 50 dernières années, les effets combinés de la croissance démographique, de la dégradation des sols (déforestation, monoculture et surpâturage), de la réduction et de l'irrégularité des précipitations, de l'absence de politiques environnementales cohérentes et de priorités de développement claires, ont contribué à transformer une grande partie du Sahel en terres arides, menant ainsi à la dégradation des sols et des ressources en eau».
Que font les Nations Unies ?
L'ONU encourage les pays de la région à coopérer en vue d'atténuer les tensions et de réduire les risques de conflits et de migration environnementale. Achim Steiner, le directeur exécutif du Pnue, parle du «besoin urgent d'intensifier les investissements en matière d'adaptation, de progrès au sujet du Fonds Vert, de mesures de soutien telles que la réduction des émissions de dioxyde de carbone provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts, ainsi que l'importance d'atteindre le financement climatique de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020».
Insécurité et instabilité politique
Le Sahel est familier de l'instabilité politique, mais la situation s'est aggravée récemment. Au Mali, où un processus démocratique exemplaire s'était mis en place depuis 1992, le coup d'Etat militaire de mars 2012 a marqué un brutal coup d'arrêt. Des terroristes qui avaient occupé le nord du pays ont ensuite entrepris d'étendre leur contrôle sur l'ensemble du pays. Il a fallu une intervention militaire franco-tchadienne pour les en a empêcher. Ces évènements ont aggravé l'insécurité et la crise humanitaire. Au Tchad, la crise au Darfour, dans l'Ouest du Soudan, continue de poser des défis sécuritaires. Au Niger, le bilan sécuritaire des 50 années d'indépendance est édifiant : dans cet intervalle, le pays a connu deux rébellions armées, quatre coups d'Etat, sept gouvernements et diverses transitions démocratiques, analyse l'International Crisis Group.
Dans une région aux frontières poreuses, crise et insécurité dans un pays sont souvent synonyme de dangers chez les voisins. Une situation qui profite notamment aux réseaux criminels et aux trafiquants de drogue. Selon les estimations de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc), les activités criminelles au Sahel génèrent autour de 3,8 milliards de dollars chaque année.
L'Onudc a récemment favorisé la signature d'un accord entre le Mali, le Maroc, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et l'Algérie relatif au trafic de drogue, au crime organisé et au terrorisme. En juillet, l'ONU a déployé une mission de maintien de la paix au Mali pour aider le pays à retrouver la stabilité.
Des économies fragiles
Au Sahel, le secteur agricole emploie la majorité de la main-d'œuvre de la région et contribue en grande partie à son produit intérieur brut (de l'ordre de 45 % dans certains pays). Il joue un rôle primordial dans la sécurité alimentaire. Il reste pourtant sous-développé et dépend presque exclusivement des trois à quatre mois de précipitations annuels. Il se caractérise par une très faible utilisation d'intrants (semences et engrais), ainsi que l'absence de mécanisation et par une faible présence sur les marchés.
Selon le Pnue, les sécheresses récurrentes des années 1970 et 1980 ont provoqué d'énormes pertes pour le secteur agricole et pastoral, la mort de nombreuses personnes due à la famine, à la malnutrition et à la maladie, ainsi que des déplacements de population massifs et l'effondrement des économies. Le changement climatique pourrait également affecter la production agricole et la sécurité alimentaire au Sahel, déclare le Pnue. Les pays du Sahel affichent de piètres résultats sur l'Indice de développement humain du Pnud.
La Banque mondiale estime que l'irrigation aidera l'agriculture sahélienne à surmonter le défi d'un environnement hostile et à subvenir aux besoins alimentaires d'une population croissante. «Bien que le Sahel soit une zone aride et désertique», regrette Makhtar Diop, Vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique, «ses ressources en eau restent inexploitées. Hélas, dans une région où l'agriculture constitue la principale activité économique, seul 20% du potentiel d'irrigation du Sahel a été développé. Pis encore, un quart de la zone disposant de matériels d'irrigation se trouve dans un état de délabrement».
M. A.-E.
In Afrique Renouveau, magazine de l'ONU


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