La présidente du tribunal correctionnel de première instance de Sidi M'hamed a rendu hier son verdict dans trois affaires dans lesquelles est poursuivi l'ancien Président-directeur général d'Union Bank, Brahim Hadjas. Ce dernier est accusé d'abus de confiance et d'escroquerie dans deux affaires liées à Union Bank où des clients avaient déposé d'importantes sommes d'argent qu'ils n'ont pu récupérer. Pour ces affaires, le tribunal a prononcé l'extinction des poursuites. Brahim Hadjas a, par contre, écopé de cinq ans de prison ferme assortis d'une amende d'un million de dinars pour la troisième affaire où il est poursuivi pour complicité de dilapidation de deniers publics au préjudice de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr). L'inculpé est, également, condamné à verser à la Badr une indemnisation de dix millions de dinars. Pour rappel, une peine de 10 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars a été requise le 9 février dernier par le procureur de la République à l'encontre du principal accusé dans l'affaire de dilapidation et une peine de 3 ans de prison ferme dans les deux autres affaires d'escroquerie et d'abus de confiance. Rappelons, par ailleurs, que Brahim Hadjas est poursuivi dans plusieurs autres affaires dont la plus célèbre, celle du détournement du foncier de Bouchaoui. Dans cette affaire, examinée au niveau du tribunal de Cheraga, Brahim Hadjas, le premier banquier privé en Algérie, a été condamné à 10 ans de prison ferme et à un million de dinars d'amende «pour atteinte à propriété foncière et participation à la dilapidation de deniers publics». Ce dossier, précisons-le, ne se rapporte pas directement aux activités propres à l'Union Bank, mais à l'acquisition d'exploitations agricoles (EAC et EAI : exploitation agricole collective ou individuelle) auprès des fellahs contre des sommes dérisoires et en totale contradiction avec la loi en vigueur. Précisons enfin qu'Union Bank a fait l'objet d'au moins 90 procédures judiciaires depuis sa création en 1995 et que son patron devra s'expliquer, de nombreuses fois encore, devant la justice. Arrêté au Maroc, 10 ans après sa fuite, Brahim Hadjas ne cesse de clamer son innocence et de se déclarer victime d'acharnement. C'est d'ailleurs ce qu'il a, encore une fois, répété lors de son procès devant le tribunal de Sidi M'hamed «je ne comprends pas pourquoi je me retrouve poursuivi dans plusieurs affaires pénales alors que moi-même je suis une victime. J'ai tout perdu à cause de l'acharnement exercé sur moi notamment par des anciens responsables au niveau de la Badr. J'ai perdu tout ce que j'avais comme argent, des milliards, mes biens mobiliers et immobiliers ont été saisis». H. Y