Le candidat Abdelaziz Bouteflika s'est déplacé hier en fin d'après-midi au siège du Conseil constitutionnel pour procéder, personnellement, au dépôt de son dossier de candidature pour la prochaine élection présidentielle prévue le 17 avril. En faisant le déplacement, le Président-candidat a d'abord répondu par le geste à la question «viendra-t-il ou ne viendra-t-il pas déposer lui-même son dossier de candidature ?» qui tournait depuis l'annonce de son intention de se présenter à un 4e mandat. Ensuite, il a coupé court à la polémique sur sa soumission ou non à l'obligation de la présence physique du candidat lors du dépôt de son dossier de candidature, qui n'est pas prévue par la loi électorale ni la Constitution, mais est expressément notifiée dans les dispositions du Conseil constitutionnel. Ainsi, à la veille de la clôture de la période de dépôt des dossiers de candidature (aujourd'hui à minuit), Abdelaziz Bouteflika est arrivé assis à l'avant de la voiture présidentielle au siège du Conseil constitutionnel. Le cortège présidentiel qui est entré directement dans le parking de l'institution, loin des regards, micros et téléobjectifs de la presse qui était présente en force, avait été précédé par un cortège de fourgons, une dizaine, qui transportaient les cartons de documents de signatures. Selon un membre de la coordination chargée de la collecte de signatures au profit de Bouteflika cité par l'APS, plus de quatre millions de signatures ont été collectées à travers les 48 wilayas du pays, aussi bien auprès de citoyens que d'élus locaux et du Parlement. Les caméras de la télévision algérienne montreront Bouteflika assis dans le bureau du président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, avec qui il s'entretiendra quelques instants avant de signer le document de dépôt de son dossier de candidature. Après s'être plié aux obligations constitutionnelles pour officialiser sa candidature à la présidentielle, Abdelaziz Bouteflika est reparti comme il est venu, en adressant, toutefois, faute d'une déclaration, un sourire et un signe de la main aux journalistes qui l'attendaient dehors. Désormais, il ne reste plus qu'un jour pour boucler la liste des candidats (Ali Benflis devra procéder au dépôt de son dossier aujourd'hui), et l'élection présidentielle entrera dans sa phase active, la campagne électorale. Il faut espérer que tous ceux qui sont concernés par cette élection, en premier lieu l'administration et les acteurs politiques, fassent preuve de maturité et de sens de la responsabilité pour laisser tout le monde s'exprimer librement, dans le respect des droits, tous les droits, et des libertés, toutes les libertés, et non sur la base des positions de chacun, du «qui est pour moi» et «qui est contre moi». C'est ça la démocratie, rien que ça et tout ça. H. G.