La prochaine élection présidentielle s'est invitée aux deux chambres du Parlement, à l'occasion de l'ouverture de la session de printemps. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a, en marge de la séance inaugurale de cette session, indiqué que «la santé du Président est normale», en réponse à une question qui s'y réfère. La campagne électorale en prévision de l'élection présidentielle du 17 avril prochain, quant à elle, «débutera dans les délais fixés par la loi» et sera animée par «les formations qui appuient la candidature du président Abdelaziz Bouteflika», a déclaré le chef de l'exécutif, en faisant la promesse que les Algériens verront «des choses nouvelles». Abdelmalek Sellal a critiqué ceux qui se sont prononcés contre le quatrième mandat de Bouteflika. «En Allemagne, Angela Merkel a fait trois mandats et elle peut ajouter un quatrième et même un cinquième mandat, sans aucun problème. Est-ce que ce pays est mieux que l'Algérie ?», a-t-il affirmé. Pour sa part, le président du Conseil de la nation a indiqué que la prochaine élection présidentielle sera une échéance qui marquera «l'amorce d'une ère nouvelle et déterminante pour l'Algérie». Il a réservé une bonne partie de son discours à fustiger les appels au boycott. «Si le droit de vote est un droit et un devoir pour tout Algérien, le boycott est une atteinte à l'esprit de la citoyenneté et traduit une absence de conscience politique qui doit caractériser la pratique démocratique», a poursuivi Bensalah. Il n'a pas manqué d'autre part, de stigmatiser le discours de désespoir véhiculé par certaines parties, personnes ou courants, en mettant en garde contre les conséquences de ces appels au boycott. Après avoir mis l'accent sur le rôle des parlementaires, durant la campagne électorale, Bensalah a émis le vœu que les débats qui la caractériseront ne «dépasseront pas le cadre juridique habituel», à défaut «elle sera l'occasion pour certains de s'attaquer aux institutions de l'Etat, ses structures constitutionnelles et constantes nationales». Sur le plan législatif, Bensalah a énuméré les projets de lois qui figurent au programme de cette session, notamment la loi relative à la lutte contre la contrebande et d'autres relatives à l'aviation civile, aux activités et commerce du livre, les mutualités sociales, les ressources biologiques, les PME/PMI, l'état civil, et surtout la loi sur le service national, qui «prend en charge nombre de préoccupations des jeunes en fonction des mutations du pays et les développements que connaît l'ANP». Cette loi qui est très attendue, devrait introduire «une plus grande flexibilité, à même de permettre aux jeunes algériens d'accomplir le service national dans les meilleures conditions», a-t-il affirmé. Aussi, dans un bilan de l'institution législative depuis 2000, Bensalah a indiqué que le Parlement a adopté 240 lois, entre ordinaires et organiques, et émis ses réserves sur 6 projets de lois, la commission paritaire en a examiné cinq et rejeté totalement un, celui relatif à la publicité. Le Conseil de la nation a également procédé à l'examen de 7 programmes et 3 plans d'actions du gouvernement. L'ouverture de la session, à la chambre basse du Parlement (APN), quant à elle, a été caractérisée par une «standing ovation» des parlementaires de la majorité FLN et RND, qui ont scandé leur soutien à un quatrième mandat du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Dans son allocution d'ouverture, Larbi Ould Khelifa, a souligné la «revendication» citoyenne, d'un quatrième mandat du président Bouteflika. Ce qui n'était pas au goût des parlementaires des formations de l'opposition, notamment du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) qui a exprimé à cette occasion, dans un communiqué, son «indignation» quant à l'approche faite par le gouvernement du prochain scrutin, considérant que celui-ci s'est «transformé en un comité de soutien» à la candidature de Bouteflika, de même qu'il a «exploité les institutions de l'Etat» à cet effet. L'AAV a, en outre, exprimé son «regret» quant à la substitution du bureau de l'APN en un «comité de soutien au gouvernement», l'invitant à «cesser de violer le règlement intérieur de l'APN et le non-respect de la Constitution». L'ouverture de la session de printemps de l'APN a également été marquée par le boycott du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) considérant, a-t-il indiqué dans un communiqué, qu'il s'agit d'une «plénière protocolaire et sans ordre du jour». Pour le FFS, cette session intervient dans une conjoncture «critique marquée par la fermeture du champ politique et l'étouffement des libertés d'expression, de rassemblement et de manifestation». «Nous entamons une nouvelle session et le Parlement continue à avoir un rendement maigre refusant tous les débats de fond et sérieux qui intéressent la société», est-il précisé dans le communiqué du FFS. A. R.