Samir Ould Ali Après les grèves, on se dirige maintenant vers la préparation de la fin de l'année, notamment en ce qui concerne les épreuves qui sanctionneront le parcours des postulants à la 6e, au BEM et au baccalauréat. Les programmes de rattrapage des heures perdues, suite aux différentes grèves observées par l'Unpef, le Snapest et le Cnapeste en février dernier, sont en cours d'élaboration et chaque établissement scolaire pourra moduler son planning selon ses propres besoins. «Au départ, il n'était pas question de procéder au rattrapage des cours parce que le ministère de tutelle avait enjoint aux différentes directions de l'éducation de mettre à exécution les ponctions sur salaire. Mais, en définitive, le MEN a suspendu cette mesure et il a été décidé que la sanction frapperait seulement les enseignants qui n'auront pas récupéré les heures perdues», explique Mohamed Aous, responsable du Snapest pour l'Ouest. Intervenant, lundi dernier, en marge de l'ouverture de la session du printemps de l'APN, le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, avait, en effet, déclaré que les prélèvements sur salaires ne seraient étudiés qu'après la récupération des cours perdus. «Dans deux mois, s'il s'avère qu'il y a des enseignants qui ont refusé de rattraper les cours perdus, il sera procédé à la ponction sur leurs salaires», a-t-il indiqué. Ce qui semble avoir satisfait les enseignants grévistes menacés de ponction. Pour Mohamed Aous, la récupération des cours ne constitue pas un problème insurmontable «comme on a voulu le faire croire pendant la grève», elle serait même facile : il suffirait de quelques mardis après-midi, quelques samedis et peut-être quelques jours des vacances de printemps pour combler «le retard qui est finalement de seulement 14 jours». Les élèves en retard devraient, par conséquent, être à jour dès l'entame du 3e et dernier trimestre. «C'est le cas ici, à Oran, ce qui n'est pas celui d'autres wilayas qui enregistrent un retard plus important en raison de violences sociales ou d'intempéries», relève M. Aous, comme pour ramener les choses à leur juste mesure. «D'une part, ce ne sont pas tous les établissements scolaires qui ont suivi la grève et, d'autre part, le somme des journées de grève n'atteint même pas deux semaines. Le rattrapage ne posera aucun problème.» Cet optimisme, on l'a vu la semaine dernière, n'est pourtant pas partagé par de nombreux élèves de terminale, qui craignent de ne pas pouvoir faire face à la situation et appréhendent les «mauvaises surprises» lors du baccalauréat. Les mouvements de grèves, lancés séparément par les trois syndicats, ayant été inégalement suivis par les établissements scolaires, un planning pour le rattrapage des cours commun aux trois paliers n'est donc pas possible et chaque établissement aura toute latitude à programmer les séances de récupération, selon ses besoins spécifiques. C'est, par ailleurs, ce que le directeur de l'enseignement secondaire et technologique au ministère de l'Education nationale, Abdelkader Missoum, avait indiqué à la télévision nationale, au lendemain du gel des mouvements de grève. «Le ministère de l'Education donne aux établissements éducatifs la latitude de tracer leurs propres plans de rattrapage des heures pédagogiques perdues», avait-il notamment déclaré en précisant que le MEN mobilisera les moyens qu'il faudra pour que l'opération réussisse. S. O. A.