Pour cette victoire, Barbari et ses camarades en ont tracé les contours dès la première étape du tour, qu'ils ont ravi aux Marocains et Erythréens et le conservera jusqu'à l'arrivée à Oran. Mais, à vrai dire, la concurrence n'était pas tellement de taille, seul le groupe de six coureurs, dont Azzedine Laagab (GSP) et Mansouri Abderahmane (Team Ooredoo), a réussi une contre-attaque qui a failli revenir sur le duo de tête, a pu tenir devant la déferlante verte et blanche. Les Marocains et les Erythréens, qui ont remporté une étape chacun, ont été des adversaires difficiles à manœuvrer. Mais ils n'ont rien pu faire contre une sélection nationale forte, mieux entraînée et plus soudée qu'au dernier tour de l'arrivée à Oran. Depuis le départ du tour, les Algériens ont toujours été les premiers à la course. La plupart du temps, ils avaient des coureurs dans le groupe de tête. Cette suprématie s'est donc traduite en général par l'occupation des premières places. Tous ces résultats sont très encourageants, toutefois, il ne faut pas trop verser dans l'euphorie béate, ni dans une autosatisfaction trompeuse, car le chemin à parcourir est encore long. En observant bien le comportement de nos coureurs et quand on peut facilement se mettre à leur place, on voyait bien qu'ils essayaient de vouloir appliquer les consignes. Malgré un rythme élevé et un départ canon des coureurs sortaient du peloton dès le début de course. Nos jeunes, bien à l'abri, laissaient derrière passer l'ouragan, pour s'attaquer au peloton pour le disperser. Le temps d'un dernier éclair voilà que le rythme s'élève de nouveau. Et c'est là qu'il faut être vigilant car en général au moindre relâchement du gros paquet, une échappée peut prendre une sérieuse option à la victoire finale. Nos représentants remontaient par les côtés pour venir s'installer à l'avant, mais devaient rapidement se replacer dans les roues car les jambes ne suivaient pas la tête. Toutefois ils insistaient à se replacer. Combien de fois, n'a-t-on vu en fin de course, les Algériens se porter en tête pour revenir sur une échappée. C'est pour cela, qu'on ne doit pas trop pavoiser après les victoires et savoir garder la raison. Car, si les victoires permettent d'engranger des points pour une éventuelle qualification aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, objectif visé par le programme de préparation lancé par le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité olympique algérien, sont loin d'avoir permis de juger de la réelle valeur de nos cyclistes aux niveaux africain et arabe. Il ne faut pas non plus oublier que les courses de l'Africa Tour sont des open, donc ouvertes aux clubs, aux équipes professionnelles, aux sélections nationales ainsi qu'aux équipes mixtes. Par ailleurs, l'objectif avoué étant la qualification et une participation honorable aux JO-2016, on ne doit pas uniquement se contenter de courses simples. Il faut donc participer à des courses de haut niveau où les coureurs peuvent avoir l'occasion d'affronter l'élite mondiale du cyclisme qui se retrouve tous les ans aux Championnats du Monde et tous les quatre ans aux Jeux Olympiques d'été. N. B.