Le quotidien Algérie News a ouvert, hier, son espace «Plasti» à Alger, dédié au débat sur les sujets d'actualité. La première rencontre s'est tenue sous le thème «Cadres et formes classiques des luttes sociales et politiques ont-elles atteint leurs limites historiques ? Exemple des mouvements de jeunes et de contestation politique émergents». Le thème a suscité l'intérêt de nombreux militants et activistes sur la scène politique d'aujourd'hui, à l'exemple du mouvement Barakat, représenté notamment par ses deux membres, Meziane Abane et Amira Bouraoui, des enseignants universitaires et autres citoyens, représentant la société civile. Parmi les intervenants, Samir Larabi, membre actif du PST (Parti socialiste des travailleurs) et ex-porte-parole des chômeurs, l'avocat Laïd Zouaoui et Karim Tabou, ancien secrétaire national du FFS (Front des forces socialistes) qu'il a quitté pour créer son propre parti, l'UDS. Sa présence à la conférence était loin de passer inaperçue surtout que ce dernier, sur la demande de l'assistance, est revenu sur son parcours politique au sein du FFS et ses projets à travers la création d'un nouveau parti. Pour Karim Tabou, à l'heure actuelle, «Il est absolument nécessaire d'explorer de nouvelles formes de lutte. Il faut trouver les moyens d'aller de l'avant. Car, soit nous sommes des acteurs soit nous subissons ce qui arrive et nous devenons de vulgaires jouets de l'histoire». Le président de l'UDS met en garde contre les clivages politiques. En termes plus justes, insiste-t-il, de «faux clivages politiques» qui ont fait que beaucoup de partis politiques sont présents en Algérie, mais sans constituer une force de changement. «Nous devons transcender ces faux clivages politiques. Nous devons unir toutes les forces démocratiques du pays pour un changement véritable qui sera à même de répondre à toutes les attentes citoyennes». Virulent, l'avocat Laid Zaoui considère que «le pays est en danger. Il est entre les mains d'une mafia. C'est une honte de se taire en un moment pareil. Il faut que les honnêtes de ce pays prennent une position claire pour éviter la catastrophe». De son côté, Meziane Abane, du mouvement Barakat, considère qu'il n'y a rien à attendre des partis politiques pour la simple raison, dit-il, que ces derniers se sont éloignés du peuple et des aspirations du peuple. Ils ont failli à leur mission, insiste-t-il. La solution est donc entre les mains d'un véritable mouvement citoyen, à l'exemple du mouvement Barakat qui a appellé toutes les forces vives de la nation, désireuses d'un changement salutaire, à y adhérer. Pour Samir Larabi : «Il faut aller vers un véritable contrat de société où l'individu aura droit à tout et surtout d'être représenté.» Insistant sur le mot «citoyenneté», l'ancien porte-parole des chômeurs considère que c'est à la collectivité de décider réellement des grands choix et non pas aux politiques. K. M.