C'est le top départ de la campagne électorale (23 mars-13 avril) pour la présidentielle du 17 avril prochain. Les staffs des six candidats (Abdelaziz Belaïd, Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika, Moussa Touati, Louisa Hanoune et Ali Rebaïne Fawzi) sont sur le pied de guerre. C'est le premier contact avec les électeurs, le premier test. Aussi, la sortie publique inaugurale, qui, avec celle de clôture, est la plus médiatisée, doit-elle être une réussite, tant en termes d'organisation que de communication. Il s'agira donc pour chaque candidat de résumer son programme qui doit exprimer son slogan, l'expliciter, le soutenir et, surtout, faire la différence par rapport aux autres. Car tous les slogans résument des objectifs prometteurs. «L'avenir c'est maintenant» de Belaïd, «Oui pour une société des libertés» de Benflis, «Ensemble pour l'Algérie de demain, pour un avenir meilleur pour tous» de Bouteflika, «L'Algérie pour tous les Algériens» de Touati, «L'édification de la deuxième République» de Hanoune et «Développement-excellence-égalité» de Rebaïne dessinent tous, en pointillés, l'avenir meilleur qu'attendent les Algériens, mais sous différents angles. Dès lors, il revient aux candidats d'apporter le plus en détaillant le chemin sur lequel ils comptent engager le pays et les moyens qu'ils pensent mettre en œuvre pour atteindre les objectifs tracés et concrétiser leurs slogans, à travers toutes les rencontres, directes ou indirectes, qu'ils auront avec les électeurs. Car, en plus des meetings, les candidats et/ou leurs représentants auront également à intervenir sur les ondes de la Radio nationale et les chaînes de la télévision publique. Le tirage au sort du programme de leurs interventions a été effectué vendredi soir dernier, au siège de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle (Cnsep) en présence de ses membres représentant les six candidats. Le crédit horaire pour chaque candidat est déterminé à parts égales en unités de temps de 5 minutes. Pour la télévision, la répartition des temps d'antenne est fixée à trois créneaux de 30 minutes chacun. Chaque candidat bénéficiera de 66 unités durant les 22 jours de campagne. Concernant la radio, les candidats auront quatre créneaux de 22 unités sur chaque chaîne (1, 2 et 3), soit 264 unités pour chaque candidat. Chaque candidat use du temps d'antenne global qui lui est imparti à l'intérieur des tranches d'émission quotidiennement réservés à la campagne électorale et situées avant les principaux rendez-vous d'information. La durée journalière et par tranche horaire de son intervention ne peut dépasser deux unités. Il faut préciser que l'annonce du programme n'a suscité aucune réclamation, critique ou rejet de la part des représentants des candidats. Ainsi, tout est en place pour faire parvenir les discours et les promesses des candidats à ceux qui sont censés élire le futur président. Les électeurs, même si certains ont déjà fait leur choix, sont là pour écouter, juger et décider finalement à qui iront leurs voix. Mais il leur importe d'avoir toutes les garanties qu'ils auront leur mot à dire, que si on s'autorise à parler en leur nom, on ne poussera pas jusqu'à choisir à leur place. En clair, que l'élection soit ce qu'elle doit être : l'expression du peuple. Et que l'Etat se porte garant du respect de cette expression. Pour l'heure, les pouvoirs publics ont apporté toutes les garanties qu'ils pouvaient. En plus de la Cnsep, des 363 magistrats de la Commission nationale de supervision des élections (Cnsel), des candidats et de leurs représentants, la campagne électorale sera suivie, tout au long de son déroulement, par des observateurs internationaux de plusieurs organisations internationales et régionales. La Ligue arabe, l'Union africaine, l'Organisation de la coopération islamique (OCI), l'Union européenne (UE) et l'Organisation des Nations Unies (ONU) ont envoyés des équipes d'observateurs qui travailleront aux côtés de personnalités internationales indépendantes de France, de Belgique et d'Espagne pour suivre les étapes du processus électoral qu'ils désireront et dans l'endroit à travers le territoire national qu'ils voudront. Pour autant, les critiques fusent toujours affirmant que ni les observateurs ni les garanties ne peuvent empêcher la trituration des chiffres au bénéfice d'un candidat. En opposition, d'autres soutiennent que quand bien même il y aurait de la manipulation, elle ne serait que minime, epsilon, et qu'elle n'influerait aucunement sur le résultat final. Mais, aussi infime serait-il, un détournement des voix des électeurs ne peut qu'être mal vu par ces derniers qui perdront dès lors confiance en leur Etat. L'expression du peuple est sacrée, mal si elle n'agrée pas certains. H. G.