Face aux impératifs de l'économie algérienne, notamment l'émergence d'un secteur productif local, le Groupe public Sonelgaz veut miser sur cette opportunité en intégrant dans sa stratégie la nécessité de domicilier la production de ses équipements en Algérie et en encourageant les partenariats dans le domaine de la production d'électricité. Un premier pas a été déjà franchi avec la signature la semaine dernière d'un accord de partenariat à long terme avec General Electric pour la réalisation d'un nouveau complexe industriel de fabrication de blocs de puissance à Batna. Cet accord de partenariat - sous forme de société commune dénommée Geat (General electric Algeria turbines)- fait suite à l'appel d'offres international restreint aux fabricants et portant sur la fourniture de 24 turbines à gaz (TG), de 12 turbines à vapeur (TV), de 36 alternateurs et systèmes de contrôle commande associés, dans lequel les soumissionnaires avaient obligation de s'engager à réaliser - en partenariat avec Sonelgaz- un complexe industriel pour la fabrication des turbines à gaz, turbines à vapeur, alternateurs et systèmes de contrôle commande constituant les blocs de puissance. Constitué de quatre usines, le nouveau complexe permettra de produire les turbines à gaz 9F de dernière technologie de GE, des turbines à vapeur, des alternateurs qui seront couplés aux turbines pour convertir l'énergie mécanique en énergie électrique et des systèmes de contrôle commande pour équiper les turbines fabriquées dans les deux premières usines. L'investissement permettra en outre la création de près de 1 000 nouveaux emplois au sein de la chaîne d'approvisionnement locale, dont 400 emplois spécialisés directs et plus de 600 emplois indirects. Mais il faut dire que cet investissement de 300 millions de dollars, dont la livraison est prévue pour 2017, n'est en fait que le début d'un nouveau et long processus décidé par les responsables du Groupe afin d'être à la page avec les objectifs de la politique économique du pays. Ce que confirme le P-dg du Groupe lors de son allocution à l'ouverture de la cérémonie de signature. «Comme le démontre ce partenariat, notre stratégie s'appuie sur des projets d'intégration à long terme qui soient concrets, réalistes et profitables à l'Algérie, mais qui nécessitent des préalables de planification et de sécurité d'investissement. Nous œuvrons sans cesse pour que nos décisions servent l'industrie, l'emploi et l'économie nationale et nous agissons de manière constructive à la nouvelle orientation de la politique énergétique et industrielle du pays», a affirmé le P-dg du Groupe Sonelgaz, Nourredine Bouterfa. Il ajoutera que cette stratégie «ambitieuse, stimulante» demande une forte mobilisation. «Mais elle traduit une certitude : en nous donnant les moyens et l'opportunité de développer le savoir-faire local, en puisant dans notre potentiel humain et énergétique et en libérant les initiatives, nous pouvons accroître nos chances de relancer et d'accélérer le développement des petites et moyennes entreprises en favorisant l'engineering de détail», estime le P-dg de Sonelgaz. Cette orientation concernera aussi les centrales électriques qui, progressivement, verront le contrat clé en main abandonné dans l'objectif de les fabriquer localement. Il sera question aussi de plusieurs autres partenariats qui seront annoncés dans les prochains mois dans les différents segments de la production de l'énergie. M. Bouterfa a cité en effet une brochette de projets à court terme, dont la réalisation, en Algérie, d'autres équipements essentiels comme les chaudières, en partenariat avec l'Encc, mais aussi la création d'une société spécialisée dans l'EPC (réalisation complète d'un projet), en partenariat, afin d'investir l'engineering de détails et d'approvisionnement qui permettra, à l'avenir au Groupe Sonelgaz de réaliser les centrales électriques en lots totalement décomposés. Cette décomposition des lots favorisera par ailleurs la fabrication locale de bon nombre d'autres composants. Dans les énergies renouvelables, il est prévu également la création en partenariat international d'une entreprise de fabrication de transformateurs de grandes puissances (de 40 MVA à 400 MVA) et la création, en partenariat, d'une usine de fabrication de modules photovoltaïques d'une capacité d'environ 200 MWc/an. Bouterfa précise, enfin, que «Sonelgaz a milité constamment pour le développement d'une véritable industrie de production de l'électricité en Algérie, pour lever toute menace sur la sécurité d'approvisionnement et la satisfaction de la demande, notamment économique». S. B.