Les bâtiments des abattoirs d'Alger, construits au début du 20e siècle, le mausolée du roi numide Syphax (IIIe siècle avant JC) à Aïn Témouchent, le bâtiment ex-Rocher noir à Boumerdès, siège de l'Exécutif du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) entre le 19 mars et le 3 juillet 1962, sont en instance d'être classés au patrimoine culturel national, selon le Journal officiel publié le 23 mars dernier. Ces arrêtés du ministère de la Culture fixent les superficies des zones de classement, leurs délimitations, les zones de protection des sites et les sanctions aux cas du non respect de ces zones. Dans ce cadre, les abattoirs d'Alger, bâtiments historiques situés dans le quartier d'Hussein Dey et en voie de cessation d'activité, sont en instance d'être classés au patrimoine culturel national. Ainsi, «les abattoirs d'Alger, monument historique, témoin de la période industrielle de l'Algérie, considéré parmi les infrastructures industrielles qui ont contribué à la naissance du quartier d'Hussein Dey», s'étalent sur une superficie qui s'étend sur 24 000 m2 avec «une zone de protection de 200 m à partir des limites du bien culturel» définies par le texte législatif. Datant de l'époque coloniale, le centre d'abattage du Ruisseau compte trois salles d'abattage de 3 250 m2, ainsi que des écuries aménagées de 3 764 m2. Dans ce cadre, il est interdit toute «construction ou intervention sur et dans les abords immédiats du site ainsi que tout autre type d'aménagement ou de nouvelle construction dans la zone de protection, afin de ne pas gêner la visibilité du monument». Il est également souligné dans le texte que toute entorse aux dispositions de l'arrêté soumet leur auteur aux «sanctions» prévues par la loi sur le patrimoine n°98-041 du 15 juin 1998 relative à la protection des biens culturels. Pour rappel, après de nombreux articles parus dans la presse algérienne et demandant la préservation des abattoirs et leur transformation en pôle culturel, des plasticiens algériens ont lancé, en septembre 2013, un appel via Internet dans le même sens aux autorités publiques. Les artistes avaient également relevés la proximité de plusieurs infrastructures culturelles (Musée des Beaux-arts, Bibliothèque nationale, Palais de la culture, Centre des arts, Jardin d'essai...) et l'accessibilité du site desservie par un véritable système multimodal de transport. De même, le bâtiment ex-Rocher noir à Boumerdès, siège de l'Exécutif du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) entre le 19 mars et le 3 juillet 1962, situé au cœur de la ville de Boumerdès et qui abrite actuellement le rectorat de l'Université M'Hamed-Bouguerra est en instance d'être classé au patrimoine culturel national. Dans ce cadre il est interdit toute «construction ou intervention sur et dans les abords immédiats» des sites ainsi que tout autre type d'aménagement ou de nouvelle construction dans les zones de protection afin de ne pas gêner la visibilité des monuments. Le 3e monument en instance d'être classé est le mausolée royal de Syphax, un des «témoins matériels de la période Numide en Algérie». Un plan de «protection et de mise en valeur du site archéologique et de sa zone de protection» fixe les «obligations à la charge des occupants de la superficie délimitée et définie pour le mausolée royal de Syphax». Les trois textes législatifs prévoient également des sanctions, prévues par la loi n°98-041 du 15 juin 1998 relative à la protection du bien culturel en cas d'entorse à leurs dispositions. Pour rappel, le mausolée historique de Syphax avait été victime d'actes de vandalisme ayant conduit à sa dégradation, selon la direction de la culture de Aïn Témouchent. En effet, une alerte avait été lancée en février passé par des associations locales qui avaient alerté les autorités concernées au sujet de ces actes de vandalisme en plus des «fouilles anarchiques pratiquées dans les caveaux du monument et qui risquaient de déstabiliser irréversiblement la structure». S. B.