Le Parti des travailleurs est satisfait du déroulement de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain. C'est son chargé de la communication, Ramdane Taazibt, qui a affirmé, hier, que le Parti des travailleurs «est en train de mener la meilleure campagne depuis sa création». Lors d'une table ronde au Forum d'El Moudjahid, le représentant de la candidate Louisa Hanoune a fait état d'une campagne «dense», pour laquelle sa formation a mis en œuvre tous ses moyens financiers et les efforts de ses militants. Il devait préciser que cette campagne, menée sous le slogan «L'audace pour l'édification de la deuxième République», à travers des meetings populaires et des rencontres de proximité, aura permis la rencontre de millions de citoyens et la distribution de 3 millions d'exemplaires du programme de la candidate du parti. Il a expliqué que l'actuelle campagne pour l'élection présidentielle est «singulière», eu égard aux dangers qui guettent le pays à ses frontières Sud et Est et aux pressions étrangères qui s'exercent sur lui. La participation de son parti à ces joutes électorales répond justement à ce besoin de sensibilisation sur les conséquences de cette conjoncture, et aider le peuple algérien à se mobiliser et à prendre son destin en main. Il dira penser, aussi, que l'option qui répond le plus aux attentes de son parti est celle de la participation, telle que décidée par le congrès de son parti, en présentant un programme portant sur «la rupture avec les politiques qui ont échoué», notamment avec le système du parti unique, pour l'instauration d'une «deuxième République». Interrogé au sujet des appels à une période de transition, Ramdane Taazibt a relevé que les auteurs de ces appels sont différents, en ce sens qu'ils sont soit dans le camp de ceux qui boycottent cette élection, soit soutiens d'un candidat. Il récusera notamment l'idée d'une nouvelle transition politique car elle fait partie de l'agenda des Etats-Unis pour les pays de la région. Il rappellera le discours d'Obama, fait en 2010, en faisant remarquer les conséquences de la transition sur les pays voisins, la Tunisie et l'Egypte notamment. «Le PT pense que l'Algérie a déjà vécu sa transition dans les années 90 avec la mise en place du CNT, mais l'a payé très cher», a indiqué l'intervenant. En revanche, le programme du PT insiste sur le passage à la deuxième République pour préserver les acquis de l'Indépendance, et pense que le statu quo actuel est préjudiciable au pays, dira encore M. Taazibt, qui précise qu'il s'agit de «mettre fin à tous les maux générés par le système du parti unique et la prise en charge des problèmes socioéconomiques du pays». À titre d'exemple il a indiqué que «vis-à-vis de la question de la langue amazighe, Louisa Hanoune propose une solution radicale», en expliquant qu'il s'agit de l'officialiser afin de couper l'herbe sous les pieds de ceux qui veulent l'instrumentaliser pour diviser le pays, parce que, dit-il, cette langue ne divise pas mais unit le peuple algérien. Le représentant du Parti des travailleurs a vilipendé les auteurs d'appels à une intervention étrangère, de surcroît de la part de certains acteurs ayant fait partie du pouvoir, indiquant porter sa préférence pour une solution algérienne même amoindrie, au lieu de celle imposée de l'extérieur. L'allusion est faite à l'ancien ministre Ali Benouari, qui soutient le candidat Ali Benflis. Bien que ce dernier se soit démarqué de ces propos, il ne les a pas dénoncés, a-t-il fait remarquer. Il s'est d'ailleurs défendu de s'attaquer à Benflis, mais estime légitime «une confrontation des programmes». Il a estimé, en outre, que «ceux qui appellent à des bruits de bottes étrangers, sont favorables à une perpétuation du statu quo, et faire perdurer le malheur des Algériens». Et tout en pensant que John Kerry a été mal accueilli par les Algériens, il a insisté à dire qu'il est légitime de s'interroger sur les dessous de cette visite, ne serait-ce que pour savoir si elle n'est pas destinée à «faire du chantage sur l'Algérie pour amener son armée à intervenir en dehors des frontières du pays». Enfin, il a plaidé en faveur de la règle 49/51, et la remise en cause de l'Accord d'association avec l'UE, l'adhésion à l'OMC et la Zale. A. R.